BD : Les oiseaux en bande dessinée

Lors d’une balade « librairies » au centre de Liège, avec ma fille, j’ai trouvé une BD géniale. Extraordinaire. Ornithologiquement à me donner des ailes :-)

> > > > Page Facebook <<<<

Éditée par Bamboo édition, elle donne un max d’infos sur les oiseaux. C’est d’ailleurs un petit oiseau bien sympathique, prénommé Max, qui est le guide. Max fait un super prof, nous expliquant d’où viennent les oiseaux, comment on les classe, pourquoi ils migrent, comment ils se reproduisent, lesquels ne volent pas, etc. Mais il raconte aussi pourquoi le rouge-gorge s’appelle ainsi, quelle est la capacité extraordinaire des moineaux, quel oiseau bat le record de vitesse en vol piqué, et encore un tas d’informations toutes plus intéressantes les unes que les autres.

Ce n’est pas une seule histoire qui part dans tous les sens, mais plutôt des petites séances ornithologiques, pédagogiques et humoristiques sur chacune des 42 pages. Chaque page a ses petits héros en plumes. Les infos sont claires, précises et la touche d’humour est vraiment bien dosée.

Le personnage du prof et toutes les informations ornithologiques, on les doit à Jean-Luc Garréra pour le scénario. Les chouette dessins humoristiques, mais néanmoins fidèles à l’apparence des oiseaux, sont de la plume de Alain Sirvent. La mise en couleur a été faite par David Lunven.

Petite interview du scénariste et de l’illustrateur sur le site d’ornithomedia

À la fin du livre, il y a même un petit cahier pédagogique qui donne encore plein d’autres infos sur l’anatomie des oiseaux, les différents becs, leurs plumes, leurs voix… Le tout entre texte sérieux, mais à portée de tous, dessins humoristiques et photographies.

Entre Môeuh !, Les animaux marins, Les Petits Mythos et bien d’autres, dont Les oiseaux en bande dessinée, il n’y a pas à dire, je kiffe cette collection Bamboo :-)

Et non, ce n’est pas que pour les enfants, même si j’avoue être restée une grande enfant…

Si vous aimez ce genre de dessin ornitho rigolos, je vous invite à aller visiter le site de Laurent Zagni que j’ai découvert il y a déjà quelques années.

La grue cendrée

Il n’existe pas moins de 15 sortes de grues ! Je vous parle de la Grue Cendrée qui passe dans notre ciel belge et aussi, un peu de la grue blanche.

La grue cendrée sur oiseaux.net


  • Livre L’étymologie des noms d’oiseaux, de Pierre Cabard et Bernard Chauvet

« Les grues tenaient dans les civilisations chinoise et japonaise un très grand rôle comme symbole de longévité, de régénération et d’immortalité. Chez les Grecs, c’était aussi un symbole de longévité et l’oiseau de Dèmèter, déesse des moissons, dont le nom signifie « Mère du grain ». Il est vrai que les grues ont une prédilection pour les cultures de céréales. Grue (XIIe siècle) vient du grec géranos et du latin grus (grue). L’origine est une base ger, onomatopée du crie de l’oiseau (…). Son om est d’ailleurs, dans toutes les langues, une onomatopée de son cri. (…)
Pour les Grecs ancien, géranos était aussi une danse inventée par Thésée, le héros athénien, et imitant le vol des grues. Vol qui a aussi servie à Hèraklès à créer les lettres de l’alphabet grec (qui sont donc, de ce fait, souvent anguleuses). Les longues pattes de l’oiseau et leur habitude de se nourrir en arpentant le terrain ou de ses reposer sur une seule patte ont donné naissance à l’expression « faire le pied de grue » qui signifie attendre quelqu’un. (…)
Par contre, en allemand, la grue est un oiseau noble (probable conséquence d’un célèbre poème de Shciller, Die Kraniche des Ibikus, dans lequel cet oiseau est envoyé par les dieux pour faire éclater la Vérité).

Grue cendrée
Cendrée se rapporte à son plumage gris cendré.
(…)
Pour les auteurs médiévaux, la Grue cendrée a une organisation sociale exemplaire : quand une bande de grues vole, elle est guidée par un chef auquel chacun obéit ; quand le groupe se repose, toutes dorment sauf le Chef qui tient une pierre dans sa patte repliée pour ne pas succomber au sommeil. On a donné cet exemple aux moines qui doivent obéissance absolue à leur père abbé. »

  • Livre La vie des oiseaux, de David Attenborough

(…) Les notes (chants et cris) montent ensuite le long de la trachée, où elles subissent d’autres modifications. La trachée fonctionne comme un tuyau d’orgue : plus elle est longue, plus elle émet des sons profonds lorsque l’air qu’elle contient entre en vibration. Les grues, qui produisent des sons de trombone audibles à grande distance, ont une trachée si longue qu’elle s’enroule en suivant la quille du bréchet, qu’elle traverse effectivement chez certaines espèces.

(…) Chez les espèces où les deux sexes sont semblables ou identiques, les oiseaux choisissent parfois leurs partenaires lors d’une danse rituelle. Ce comportement est présent chez toutes les espèces de grues. Celles-ci, réunies par groupes de douze ou plus, se font des courbettes et sautent les unes vers les autres. Elles battent des ailes, bondissent, exécutent des courses frénétiques et soudaines. Parfois, elles ramassent une plume ou une brindille et la lancent dans les airs comme s’il s’agissait d’un jouet.

  • Livre La halte des grues. Superbe livre de photos commentées de Franck Renard et Émile Clotuche. Préface de Vincent Munier, Éditions du Perron.

« L’allure et la silhouette
(…)  La silhouette en vol est caractéristique et assez facile à distinguer de celle des autres grands voiliers. Les ailes sont larges et digitées (les premières rémiges sont bien séparées, comme des doigts), le cou et les pattes tendus, dépassant largement à l’avant et à l’arrière, comme chez les cigognes. Mais chez ces dernières, outre un contraste bien marqué entre le blanc et le noir, on remarque la taille du bec, deux fois plus long que celui de la grue. Les hérons, eux, volent le cou plié, avec la tête ramenée près des épaules. Chez les oies et les cormorans, les ailes sont plus pointues, le cou et la tête proportionnellement plus épais et moins longs, et les pattes de dépassent pas à l’arrière. »

  • Livre Elles sont parties pour le Nord, de Patrick Lecomte (roman)

Une magnifique histoire sur la grue blanche !

« Ce fut Wilma qui les aperçut la première alors qu’ils n’étaient encore que de minuscules points clairs dans le ciel noir. Puis les oiseaux – ils en comptèrent trois – se rapprochèrent. Ils semblaient voler sans effort, avec des battements larges, légers et souples, entrecoupés de longs moments de vol planée. (…) Mais étaient-elles blanches ou grises ?
Les oiseaux continuaient de se diriger vers leur observatoire. Pour deux d’entre eux, il n’y avait plus aucun doute ; ils étaient blancs ! Quelques secondes encore et ils purent distingues les pointes noires du bout des immenses ailes blanches, les pattes tendues sous le corps, et enfin leur tête. Lorsqu’ils passèrent près de leur promontoire, Wilma et John, qui retenaient leur souffle, aperçurent la couronne rouge et noir qui ornait délicatement leur tête et la bande rouge derrière leur bec alors qu’un rayon de soleil perçait à travers les nuages. L’oiseau qui fermait le groupe était différent. Son plumage, bien que tirant vers le blanc, semblait sale, terne et gris. Wilma le compara aux jeunes cygnes qui mettent une année au moins à acquérir leur livrée immaculée. L’oiseau tourna la tête. Pas de couronne ni de bec colorés dignes de ce nom. »

  • Livre Le secret de la grue blanche, album illustré de Christelle Huet-Gomez, avec les dessins de Ein Lee.

Conte japonais que j’aime particulièrement et dont j’ai déjà parlé (ici) 😊 Voici la 2ème page de ce magnifique album :
« Un soir d’hiver, à l’orée de la forêt, Makoto entendit des gémissements. On aurait dit que quelqu’un était blessé. Il s’avança et aperçut une magnifique grue blanche, prisonnière du piège d’un chasseur.
La pauvre bête n’avait plus de force et semblait supplier Makoto de la sauver.

Le jeune homme libéra l’oiseau et le prit entre ses bras. Sa respiration était faible. Il déchira un morceau de son vêtement, avec lequel il banda la patte blessée. Aussitôt, la grue se sentit mieux. Elle plongea des yeux reconnaissants dans ceux du jeune homme, puis elle tourna la tête et s’envola.
Le paysan resta quelques instants immobile, le sourire aux lèvres, à admirer l’oiseau qui avait retrouvé sa liberté. »

  • Livre Les mille oiseaux d’Hiroshima, de Eleanor Coerr, illustré par Julie Mercier et traduit par Frédérique Fraisse, Éditionns Milan, collection Cadet.

Cette belle et triste histoire émouvante de cette petite fille née à Hiroshima qui développe la « maladie de la bombe » me fait à chaque fois pleurer. C’est grâce à ce livre que j’ai découvert la légende des grues en papier. Il paraît que si on en plie 1000, un vœu se réalise.

 » (…) Sadako aimerait beaucoup le réconforter, mais elle ne sait pas quoi lui dire. Soudain, elle se souvient de la légende des grues.
– Tu pourrais fabriquer des origamis comme moi, lui suggère-t-elle. Un miracle peut se produire !
– Je connais l’histoire des grues, lui répond tranquillement Kenji, mais c’est trop tard. Même les dieux ne peuvent plus m’aider… »


Et comme ce n’est pas tous les jours que j’ai l’occasion de saisir « au vol » les grues cendrée, je vous partage toutes les photos faites le 03/03/2017, à Liège ! Certaines sont floues et j’ai vraiment mitraillé, car je ne m’y attendais pas. J’étais juste chez moi au bon moment avec mon appareil photo à portée de mains :-)

La Cigogne Blanche

Petite fiche de présentation sur le site oiseaux.net, mon site de référence d’identification d’oiseaux sur internet 😉

Un très joli conte trouvé sur Internet, sur le site conte-moi, projet de transmission de contes dans la tradition orale : Le pigeon, le loup et la cigogne

Le résumé et des avis de lecture sur un roman noir : Le vol des cigognes, de Jean-Christophe Grangé


Livre L’étymologie des noms d’oiseaux, de Pierre Cabard et Bernard Chauvet :

0Y?¥ê¸XW°eXpYWö

L’origine du terme ciconiidés est le latin ciconia (cigogne). M. Desfayes rattache ce mot à une racine ts-g-n, indiquant un bruit souvent grinçant, en tout cas pas agréable (ainsi précise-t-il, à Nice, cicogno signifie « criard »). Si cette hypothèse est avérée, elle ne peut concerner que le craquètement qu’émet l’oiseau excité (la cigogne est muette).

(…)

(…) la cigogne étant un oiseau qui se déplace avec raideur. En allemand actuel, on dit d’ailleurs gehen wie ein Sotrch im Salat (littéralement, « marcher comme une cigogne dans la salade », soit marcher un peu maladroitement).

La cigogne bénéficie, dans la plupart des pays, d’une image positive (elle passe pour chasser les serpents). C’est aussi un symbole :

  • De piété filiale (elle est réputée nourrir son père vieillissant)
  • De fécondité
  • De dévouement paternel
  • De fidélité conjugale
  • De longévité (on lui prête le pouvoir d’atteindre un âge fabuleux et en Chine c’est un symbole d’immortalité)
  • Au Portugal, une cegonha (cigogne) est un policier, individu que le français préfère voir en poulet (en portugeais, cegonha signifie aussi ivrogne) …

(…)

On a rapproché le mot gigogne de cigogne ; c’est un terme apparu au XVIIe siècle et qui désignait un personnage du théâtre de marionnettes, une femme géante aux longues jambes et des jupes de laquelle sortait une foule d’enfants ; allusion possible à la croyance selon laquelle les cigognes apportent les enfants (si on prend la précaution de disposer, pour les attirer, un sucre sur l’appui de la fenêtre). (…) La cigogne serait alors l’oiseau qui porte chance ou amène la fortune, car elle revient avec le printemps. (…)

(…) locution allemande : Der Storch hat sie ins Bein gebissen, soit « la cigogne l’a piquée aux jambes », autrement dit « elle est enceinte ».

Livre : la vie des oiseaux, de David Attenborough

(…) A mesure que les oisillons grandissent, leurs exigences sont de plus en plus grandes par rapport à leurs parents. Dans les pays tropicaux, les jeunes Grues et les jeunes Cigognes, blotties sur leurs plateformes de branches sous le soleil ardent, sont en réel danger de surchauffe, c’est pourquoi certains parents apportent de l’eau dans leur estomac et la régurgitent sur leurs jeunes en une douche rafraîchissante. (…)

Je n’ai plus ce livre, je ne peux donc pas citer de source sûre, mais de mémoire, il s’agissait d’un des livres de Gérald Durrel. Dans celui-ci, il était fait mention que les cigognes, si elles sont patientent pour attendre un camarade resté au sol (blessure, maladie, fatigue) lors du départ de migration, leur patience a des limites. Et donc, elles préféreront tuer celui qui est resté au sol que de l’abandonner et ainsi risquer de désorganiser le groupe en plus de retarder la migration avec les risques que ça comprend (plus de pertes durant le voyage) !


Le dernier livres des Schtroumpfs est consacré aux cigognes ! Il est magnifique, tant dans l’histoire – une seule histoire dans cet album – que dans les dessins que l’on connaît déjà fort bien et dont, personnellement, j’adore :-)
Cette histoire est triste (mais heureusement elle finit bien comme dans toutes ces BD), mais démontre avec justesse que malheureusement il existe toutes sortes de chasseurs cruels. Cet album explique comment les oiseaux, ici les cigognes, sont capturées avec de la colle, oui de la glu ! On apprend aussi comment ses oiseaux crient grâce au Schtroumpfs à lunettes – que ferait-on sans lui ? Ha! Ha ! – où et comment ils nichent.

Il y a un an environ, j’ai reçu ce très beau conte illustré de ma maman. Je pense qu’elle l’avait trouvé dans sa brocante couverte près de chez elle. Calife et la cigogne est une très belle histoire orientale qui je pense tient son origine des frères Grimm. En Allemagne et en Alsace, il existe beaucoup de légendes sur les cigognes et elles inspirent bon nombre d’histoires.
Livre écrit par Wilhelm Hauff et illustré par Philippe Dumas. Édité par l’école des loisirs, ici en 1986.

Voici un petit fichier PDF trouvé sur internet, créé par une école :

J’ai à la maison bien d’autres bandes dessinées. Parmi celles-ci, une série avec des blagues sur les animaux, avec des dessins humoristiques, sans paroles. Ces albums, Môeuh ! sont signés Thijs Wilms & Wil Raymakers, paru aux éditions Bamboo.

Enfin, je ne pourrais terminer de présenter la cigogne sans parler des Fables de La Fontaine. J’ai deux très beaux recueils illustrés.


Le Rougegorge familier

Le rougegorge sur oiseaux.net

Les différentes légendes (une partie) du rougegorge sur le blog de Dehondt et Desmedt


Extrait du livre sur l’étymologie des noms d’oiseaux, de Pierre Cabard et Bernard Chauvet

Beaucoup de choses à dire sur le Rougegorge. Je choisis ces passages :

0Y?¥ê¸XW°eXpYWö

(…) Robin, forme familière du prénom Robert, désignait couramment le mouton. (…)
(…) À noter que Robin est à l’origine du mot robinet, l’extrémité des tuyaux de fontaines étant autrefois sculptées en forme de tête de mouton. (…)
(…) Cette idée de rouge contenue dans Robin, se retrouve dans les noms de plusieurs espèces qui ont la poitrine, le ventre, les flancs ou la queue rouges voire orangés, par analogie avec la couleur du Rougegorge européen. (…)
(…) Certains oiseaux dont le plumage n’est en rien coloré en rouge ou orangé ont même été nommés Robin, toujours par comparaison avec le Rougegorge, mais cette fois-ci en raison de leur chant qui rappelle celui de notre robin européen !

Extrait : la vie des oiseaux, de David Attenborough

« Il arrive que des animaux, intentionnellement ou non, aident les oiseaux dans leur chasse. Les amateurs de jardinage britanniques établissent souvent une sorte de partenariat avec un Rougegorge qui arrive chaque fois qu’ils décident de creuser dans leur jardin. L’oiseau rôde effrontément à quelques pas du jardinier, raflant en vitesse les vers et les asticots qu’il aurait eu de la difficulté à déterrer lui-même. Cette association est sans aucun doute une ancienne alliance qui s’est développée quand les humains ont commencé à creuser la terre. »

Extrait : Fragments de temps, de Anne Sansdrap (texte) et Yves Fagniart (aquarelles et croquis)

« Trois jours plus tard, une promenade sur la rive sud me rappelle qu’une rencontre tout à fait banale peut se transformer en véritable curiosité. Je longe l’étang sous la protection des chênes et des frênes centenaires. Les petits passereaux m’accaparent : grimpereau des jardins, sittelle torchepot, petites troupes bruyantes de mésanges à longue queue… Puis dans cette grisaille, dans ce brouillard qui tombe déjà dès midi, un chant me réchauffe le cœur… celui du rougegorge familier. Je le repère bien haut posté et me rassasie de sa chansonnette vibrée… jusqu’à ce qu’un de ses petits camarades, un empêcheur de tourner en rond, vienne le déloger. Le premier ne s’éloigne que peu, choisit un nouveau poste de chant et reprend de plus belle pour mon grand plaisir. Le second, lui, ne semble guère apprécier. Il ne tarde pas à attaquer. La scène se poursuit ainsi tout autour de moi pendant de longues minutes, un oiseau s’évertuant à chanter et l’autre à l’en empêcher… Bien trop affairés, ils ne s’occupent pas de ma présence, n’hésitant pas à foncer sur moi et à presque me frôler pendant leurs envolées. Je surprends un autre duo qui, non loin de là, se livre à autant de courses poursuites de buissons en petites roselières. Étonnante débauche d’énergie, alors qu’il fait si froid… alors qu’il fait si « faim »

Extrait : Le Royaume de Kirrick (roman), de Clive Woodall

Ce passage se situe au début du livre, pas les premiers mots, mais dans les premières pages.

(…) Après une étape de plusieurs heures, Kirrick éprouva le besoin de se reposer et de se rafraîchir. (…) Ailes repliées il se détendit, béatement, et la fatigue se dissipa. Mais la soif était toujours là, torturante, et il gagna la berge. Il trempa son bec luisant dans l’onde claire et chantante, rejeta la tête en arrière et laissa un filet d’eau fraîche couler dans son gosier. (…)
Bec noir de jais, long et pointu, touffe grise en guise de huppe, joues d’un brun-roux frappant : l’oiseau qui avait parlé ainsi était impressionnant. Ce grèbe femelle, en cherchant sa nourriture sous l’eau, avait échappé à l’œil perçant du rouge-gorge.
(…) – Que cherches-tu, Kirrick ?
 – La sagesse, répondit le rouge-gorge.
– Alors je sais qui pourra t’aider, risqua le grèbe. Dans la vieille Forêt Ténébreuse, à quelques coups d’ailes d’ici, réside un vénérable hibou. Il est estimé pour sa clairvoyance, même par ses semblables, et saura peut-être te donner des réponses. Vole vers l’ouest, en direction du couchant. Ce hibou s’appelle Tomar et niche au creux du sapin tordu. Dis-lui que c’est moi qui t’envoie. Il te traitera avec bienveillance, j’en suis sûr. Et t’apportera son soutien s’il sent, comme je l’ai senti, que ton cœur est pur.
(…)

En 2003, j’ai eu l’occasion de participer à la publication des premiers numéros d’un dépliant appelé « Pouyo et les oiseaux ». Le Rougegorge était le premier oiseau sur lequel nous avons travaillé. Entre dessins, photos (de plusieurs personnes passionnées), petite histoire pour enfants et informations scientifiques, ce petit passereau de nos jardins et de nos bois a été présenté ainsi.


L’étourneau sansonnet

J’inaugure une nouvelle catégorie : un dimanche, un oiseau.

Depuis un extrait d’un livre, d’une photo, d’une expression, je vous parlerai d’un oiseau, chaque dimanche. Parce que j’aime la nature, les animaux et plus particulièrement les oiseaux et que j’ai plein de livres sur eux :-)

Il me serait impossible de parler de tous les oiseaux, seulement de ceux que j’observe, que j’arrive à prendre en photo et pour lesquels j’ai des extraits de livres à partager.

Commençons avec l’étourneau sansonnet. Pourquoi lui, pourquoi pas lui ? Je ne suis pas ici pour faire polémique des espèces dites soi-disant invasives ou pire « nuisibles » ! Pour moi, il n’y a que l’Homme qui soit nuisible à la nature. C’est l’Homme qui détruit le plus, qui pollue le plus, qui consomme le plus, qui fait le plus de mal à notre Terre.


L’étourneau sansonnet sur Wikipedia

L’étourneau sansonnet sur oiseaux.net


Petit extrait du livre : La sagesse animale, de Norin Chai

« Les étourneaux, eux, sont des espèces monogames qui vivent en colonie ou en couples isolés dans le creux d’un mur ou d’un arbre. La femelle pond entre cinq à sept œufs, que les partenaires couvent tout à tour. Mais si le mâle vient à mourir, un autre mâle pourra courtiser la femelle. Rien d’extraordinaire à cela, sauf que le prétendant se presse de détruire les œufs issus du mâle défunt pour faire ovuler la femelle et transmettre ses propres gênes. »

Petit extrait du livre : Secrets d’oiseaux, de Pierre Gingras

« En Angleterre, le propriétaire d’un étourneau sansonnet a réussi à faire apprendre plusieurs mots et même des comptines à son protégé. Son imitation de la sonnerie du téléphone était tellement parfaite qu’elle amenait immanquablement son maître à décrocher le récepteur.

L’étourneau le plus célèbre est probablement celui que possédait le grand Wolfang Amadeus Mozart. Dans le relevé de ses dépenses du 27 mai 1784, le compositeur avait noté l’achat de l’oiseau dans une animalerie. On raconte qu’il avait été séduit par ce chanteur capable d’imiter les parties de son Concerto pour piano n° 17 en sol majeur. On ignore toutefois comment le volatile avait réussi à apprendre ces notes. Il avait peut-être déjà entendu Mozart siffler ou chantonner ses partitions, selon son habitude, alors qu’il s’était arrêté dans l’animalerie.
On ignore l’influence qu’a pu exercer l’oiseau sur la musique du compositeur mais il semble que ce dernier y était très attaché. A sa mort, l’étourneau fut enterré avec cérémonie et Mozart lui dédia même un poème. »

Petit extrait du livre : La vie des oiseaux, de David Attenborough

« Au cours du XIXe siècle, les Européens qui avaient émigré et s’étaient établis sur d’autres continents se sont mis à importer des oiseaux. (…)
Des étourneaux sansonnets ont été libérés à New York, dans Central Park. En moins de cinquante ans, ils s’étaient répandus sur tout le continent, jusqu’en Californie à l’ouest, à l’Alaska au nord et à la frontière mexicaine au sud.
(…)
Des étourneaux sansonnets et des moineaux ont été introduits en ombre, comme ils l’avaient été aux Etats-Unis, pour contrôler les insectes nuisibles. Ils ont proliféré tant et plus mais ont consommé bien peu d’insectes.

Extrait de l’étymologie des noms des oiseaux, de Pierre Cabard et Bernard Chauvet

« Les termes Sturnidés et étourneaux viennent du bas latin sturnellus et du latin sturnus (étourneau). (…) A noter que bien qu’étant d’origine différente, starling a subi l’influence de star, en raison du plumage tacheté de l’oiseau (starling vient du latin sturnus et star, étoile, est issu du latin stella). Stare, un autre nom de l’étourneau sansonnet, en anglais, ne doit pas être confondu avec stare (rassemblement de chouettes ; issu de to stare ou regarder fixement).

0Y?¥ê¸XW°eXpYWö

On trouve en vieux français estornel, esturnel, étourdi au XIe siècle. Le sens figuré « parler comme un étourneau » se dit de quelqu’un qui parle à tort et à travers et serait en rapport avec le jargon des étourneaux qu’on a dressé à parler (…).

(…)

Sansonnet est un diminutif de Samson. Buffon a émis l’hypothèse, à juste titre, semble-t-il, d’une corruption de chansonnet, vu les émissions vocales abondantes de l’oiseau, que l’on peut dresser à chanter. Certains auteurs ont vu en sansonnet un dérivé de sassonet (crible), l’oiseau étant « criblé » de taches blanches.

A Jersey, on le nomme touille-bouse, en raison de son habitude de chercher sa nourriture dans les prés, voire entre les pattes du bétail. En breton, c’est dred ou tred et en gaélique truit ou druid. Ce qui rappelle les fameux prêtres gaulois nommés druides. (…)

Impossible de ne pas mentionner l’expression « roupie de sansonnet » qui désigne une chose de peu d’importance. Une roupie (rien à voir avec le nom de la monnaie indienne) est la goutte d’humeur qui pend au nez, autrement dit une chose dégoûtante. Cet emploi dépréciatif pour désigner un objet est à mettre en parallèle avec des emplois similaires de termes relatifs aux excréments (« c’est de la crotte, de la merde, du pipi de chat »). Mais reste à expliquer l’application de cette roupie au sansonnet… Peut-être en raison d’un rapprochement populaire avec le nez (« sans son nez ! ») ?


Le lézard et la Princesse, fable façon Lafontaine

Suite à un petit échange virtuel avec une amie, j’ai été inspiré par son expression : « J’aime le soleil… je suis un lézard en terrasse »… Sa réponse + les vas-et-viens de plusieurs moineaux qui nichent sous la corniche = fable que voici :-)

Sieur Lezard, sur une terrasse ensoleillée,
Attendit patiemment le bon moment pour bouger.

Princesse Résah, par la chaleur du printemps naissant,
Sorti son transat pour profiter pleinement de cet instant.
Un petit moineau passant par là, décida de se poser sur le toit,
Et tentât habillement de faire la conversation à ces deux-là.
« Ah ! Princesse, que vous me semblez belle,
Sans mentir, si ce lézard ne vous voit pas telle qu’elle,
C’est que ma foi, il ne doit pas bien voir,
Ou c’est qu’il doit dormir comme un loir ! »
À ces mots, Sieur Lézard ouvrit largement ses yeux,
Et ébloui par tant de grâce, tomba fou amoureux !
La princesse Résah, rêvant de vivre un conte de fées,
Ferma à son tour les yeux et attendit le baiser tant désiré.
Le moineau, trop heureux d’avoir arrangé l’affaire,
S’envola dès lors, pépiant gaiement-et fièrement-son petit air.

lezard

L’araignée toute mouillée

L’inspiration vient… quand elle veut. Voici un petit texte écrit un matin très tôt, avant de partir au boulot… Rien de prémédité, mais Mérédith est revenue. Pour ceux qui n’ont pas encore découvert mes courtes histoires de petites bestioles, je vous invite à les lire sur Atramenta (clic). Mérédith a pris quelques années dans les dents, mais elle n’a pas changé, elle aime toujours les insectes et autres créatures minuscules qui n’ont pas froids aux yeux et qui osent s’aventurer dans son cercle très restreint de petites bestioles curieuses et « sympathiques ».

L’araignée toute mouillée

C’est l’histoire d’une araignée qui avançait difficilement sur une vitre mouillée.

Réveillée brutalement par la lumière allumée, miss araignée cligna plusieurs fois ses nombreux yeux et son regard croisa le mien. D’un commun accord télépathique, on allait se laisser tranquille. C’est vendredi, il est 6h15, on ne va quand même pas se chercher des noises… La salle-de-bains est assez grande pour nous deux, elle 1,5 cm à tout casser, pattes écartées et moi avec mon mètre soixante-quatre…

Le hic, c’est qu’en prenant ma douche, pas trop chaude mais pas froide non plus, des gouttelettes d’humidité et d’eau se formaient rapidement sur la vitre fermée (pour info, nous sommes le 23/03/2018, c’est sensé être le printemps et il fait 2 °C dehors). ET c’est précisément au moment où je me dis que la mini bestiole a dû se rendormir, bercée sans doute par le bruit des gouttes d’eau de la douche s’écrasant dans la baignoire, que la bestiole en question glissa.

Ziiiiip !

Fort heureusement pour elle, l’araignée prévoyante, qui ne se sépare jamais de son matériel de bricolage, fut arrêtée dans a chute par un fil invisible à mes yeux. Elle tournoya dans les airs, un instant, mi-recroquevillée, mi-paniquée et fit aller ses huit pattes en tous sens histoire de se stabiliser ; elle devait sans doute avoir eu la trouille de sa vie ! Je me demande si les araignées ressentent vraiment la peur et si elles peuvent souffrir de vertige ? Je poserai ces questions à l’une d’entre elles…

Toujours est-il qu’elle arriva rapidement à se stabiliser. Quand toutes ses pattes touchèrent le plat solide de la vitre, elle grimpa pour retrouver sa position initiale dans les hauteurs et rétablir la distance minimale de séparation / sécurité, obligatoire entre elle et moi. Du moins, elle tenta courageusement de le faire, car oui, elle ne cessa de glisser sur la fenêtre mouillée ! La pauvre ! Quelle énergie perdue dans tout ce travail !

Je souris donc, toujours sous ma douche, et compatis à son calvaire.

Quand j’eus fini de prendre ma douche, je mettais fin à son humiliation en ouvrant la dite fenêtre afin que l’air frais du dehors chassa l’humidité accumulée et responsable de sa délicate situation, position vraiment inconfortable…

Une coïncidence n’arrivant jamais seule, quand je fais une recherche pour m’assurer que les araignées peuvent bien avoir plus que 2 yeux, je tombe sur ce site…  Ce lien est l’adresse du site internet de l’école secondaire où j’ai passé mes 2 premières années en humanités : l’Athénée Fernand Blum, à Schaerbeek, Bruxelles, Belgique. Explications claires et précises grâce à la page consacrée au cours de biologie.

Merci donc au professeur passionné pour avoir réalisé toutes ces photos et explications sur le site : Eric Walravens.