Les mots chantent parfois, ils riment et dansent avec moi. Des petits bouts de poèmes sans en avoir l’air…
Ils sont parfois en douce compagnie d’images, photos, illustrations
Dans le soleil, sur fond de neige immaculée, une tache orange. Un rouge-gorge sautille de branche en branche. Un deuxième arrive près de lui. Lequel en premier se met à chantillonner ? Siffler doucement. Un roucoulement aigu, qui roule et qui chante. Qui rebondit dans ce silence hivernal. Il n’aurait pas dû. Le chanteur est chassé. Les deux oiseaux sont au sol et des coups de pattes et de bec sont donnés. Ils roulent littéralement dans la neige. J’ai froid pour eux.
Le conflit semble terminé. Ils remontent dans l’arbre, non loin du sol. Mais ils n’ont pas dit leur dernier mot. La scène recommence. Course poursuite dans les airs, se posent au sol, les pattes tendues, les ailes dans la poudreuse fraîche et lumineuse.
Un samedi matin pas comme les autres.
En Belgique, Liège, nous n’avons pas souvent autant de neige. Alors, autant en profiter. Marcher comme sur de la glace. À petits pas. S’arrêter pour observer. S’arrêter pour ne pas glisser. Et sourire aux oiseaux.
Les rêves, c’est aller Vers un chemin inconnu, Vers une destination mystérieuse.
Les rêves, c’est une autre vie, Ce sont d’autres événements, Ce sont d’autres mouvements .
Les rêves rendent les images Plus fortes, plus floues, Plus inquiétantes, plus fuyantes.
Les rêves ne sont pas réels, Sauf durant la nuit Sauf dans les délires et les insomnies.
Les rêves sont éphémères, Heureux ou tristes, Doux ou violents.
Il existe des rêves Prémonitoires qui se font voir, D’autres qu’on oublie sans lien ni vie.
Un rêve Un sourire béat ou en coin Une question en suspension
Un cauchemar, Une larme qu’on ravale, Une course folle d’un cœur qui bat.
Un rêve, c’est aller Vers les inconnus Vers sa part de mystère, Vivre d’autres événements, Vivre d’autres mouvements, Des images irréelles, Pleine de vie, pleine de peur,
Un rêve, C’est revenir d’un sourire C’est essuyer une larme, C’est l’iréel qui devient possible C’est l’impossible qui devient tangible C’est en parler, pour partager, C’est le taire pour mieux oublier.
Vous connaissez mon attrait pour les haïkus, ces courts poèmes nous venant du japon. S’il y a certaines « règles » à respecter pour qu’on puisse l’appeler haïku (5,7 puis 5 syllabes, référence à une saison, capturer l’instant présent, pouvoir dire le poème d’un seul souffle, etc.), pour moi qui aime sortir du cadre, j’en écris selon l’inspiration du moment. Parfois, j’ai tous les bons éléments et je respecte bien les règles, parfois non.
Et voilà que je découvre le site d’un institutrice passionnée par son travail. Sur son site (la bande à Baudelaire), elle partage une de ses créations au sujet de l’haïku. Elle a composé un tableau avec différents éléments de grammaire afin de faire d’une pierre, deux voire trois coups ! J’adore cette idée. Qui dit « institutrice » dit « enfants ». Mais je trouve son idée tellement simple et efficace que j’ai souhaité partagé avec vous son article, car ne sommes-nous pas restés des enfants au fond de nous ? ;-)
J’accroche bien à ces codes couleurs et ce genre de bricolage pour apprendre. C’est ludique et très agréable tant à fabriquer, à mettre en place, qu’à partager avec les petits et les plus grands.
L’occasion ne s’est pas encore présentée pour que je vous montre le résultat de ma planche à haïkus/grammaire, mais je crois que ça va beaucoup plaire à mon groupe d’adultes en situation de troubles psychotiques ! Ils sont demandeurs de dictées et de « cours » de français pour mieux écrire. Il aiment particulièrement la poésie et les chansons. Je prépare cela pour le printemps et je reviendrai ici vous dire comment cela s’est passé :-)
Merci Céline pour ton partage !
Dans l’arbre dénudé Le rougegorge isolé Se fait chasser sans ménagement
Aquarelle de Yves Fagniart, issu du livre « Fragments de temps »
Pour la petite histoire du Rougegorge. C’était hier. Assise à la table du salon, devant la fenêtre, j’ai une super vue sur l’arbre côté rue. Il y vient pas mal de visiteurs, en toutes saisons. Une bande de petits moineaux domestiques, au nombre de quatre ou cinq, arrivent les premiers. L’arbre qui déjà fin de l’été perdait ses feuilles, a connu brièvement une deuxième floraison en octobre ! Les baies sont là, les branches sont nues de feuilles, les bouquets de fleurs du mois passé sont tout secs, rabougris et secs. Les moineaux sont bien visibles, ils sautillent et volettent par-ci, par-là. Une poignée de secondes s’écoulent pendant que je les observe. Le temps qu’il faut pour qu’un couple de merle, Monsieur tout noir, Madame toute brune, arrive à son tour. Suivi immédiatement par un rougegorge. Ce petit dernier, n’a pas le temps de profiter de la vue et de découvrir ses voisins qu’il est pourchassé par un moineau, puis par un deuxième. Heureusement l’arbre et grands et il a plein de branches. Le rougegorge fuit sans s’en aller de l’arbre. Mais c’est sans compter sur les merles ! A leur tour, ils volent derrière le pauvre rougegorge. Il n’a pas trente-six solution, il quitte l’arbre et s’en va voir si l’arbre des voisins est plus accueillant. A côté, le même arbre, plus jeune, a encore la plupart de ses feuilles qui jaunissent petit à petit. Je ne verrai plus le rougegorge. Les moineaux et les merles cohabitent bien les uns près des autres.
Un cri dans le ciel. Je lève la tête. Héron cendré je pense. Mais je ne le vois pas. À la place, un rapace. Non deux. Un milan royal. Un couple ? Ils sont bas. Vol lent et gracieux. Un cercle plané pour le deuxième. Il se laisse observer. Admirer Oui, je suis subjuguée. Tête claire, blanche, visible de la terre. Queue échancrée, caractéristique chez cette espèce. Je pars à pied chez le médecin. Je suis malade. Zut, pas de photo.
Ça crie grave. Ça discute sec. Ça fait du potin tintamarre. Au rond-point « Au Passou », dans le marronnier du coin, rassemblement de corvidés. Les corneilles s’expriment, les pies volent de-ci de-là, les geais sont discrets. Une histoire d’oiseaux. Discutent-ils de l’automne ?
Petit papillon se pose devant moi. Vite vite les derniers rayons de soleil. Souvenir d’un été passé. Dernières chaleurs d’un automne débutant.