Formation en écriture thérapeutique


Ma première journée de formation en écriture thérapeutique : une évidence, un élan, une certitude

Hier, j’ai vécu une journée forte. Intense. Lumineuse.
Ma toute première journée de formation pour devenir praticienne en atelier d’écriture thérapeutique.
Je ne savais pas exactement à quoi m’attendre, mais ce que j’ai trouvé a dépassé mes espérances.

Nous étions six participant·es, accompagné·es par un duo de formateurs bienveillants, dans une atmosphère où les cœurs étaient à nu. D’entrée de jeu, nous avons écrit. Écrit sur nous-mêmes, sur nos émotions, nos blessures, nos ressentis du moment. Des textes bruts, sincères, parfois déchirants. Il a été très difficile de ne pas pleurer avec les autres.

Mais je ne suis pas restée en surface pour autant.
Je suis venue avec autre chose. Non pas un masque, mais une détermination nouvelle.
Je n’étais pas là pour revivre mes anciennes douleurs, je n’avais pas besoin de replanter encore mes souvenirs les plus lourds. Non, cette fois, j’étais venue pour autre chose : pour apprendre à accompagner, à comprendre comment aider les autres à s’élever à travers les mots, à se réparer doucement, à leur rythme.

Et ce que j’ai compris hier, c’est que je suis tout à fait à ma place et que j’ai déjà des outils en main pour aider mon prochain ! Je peux aider, à se libérer, à aller mieux. Lui, elle, eux, nous, vous. Chacune, chacun, avec ses histoires, ses failles, ses cicatrices.
J’ai été frappée par cette réalité simple : nous avons tous besoin de mots pour guérir. Et aussi différents que nous soyons, nous sommes unis par nos épreuves, liés par un fil invisible d’humanité.

L’un des exercices de la journée m’a profondément touchée.
Il fallait écrire une sorte de « carte d’identité émotionnelle » d’un·e autre participant·e. Sans se connaître. Sans se parler. Juste en observant, en écoutant ce qui se dégage.
J’ai choisi la femme assise à ma gauche. Une femme qui pourrait être de la génération de ma mère, et qui dégageait une aura douce, chaleureuse, enveloppante. Même quand elle s’éloignait, je la « sentais » encore à mes côtés.
Les mots sont venus sans effort. Et ce qui m’a bouleversée, c’est que toutes les cartes écrites par le groupe ont résonné juste, profondément, puissamment.
Comme si chacun·e de nous avait vu au-delà des apparences, au-delà des peaux.

Je suis rentrée chez moi le cœur gonflé. Avec cette joie silencieuse, profonde, presque sacrée, de me dire :
« Je suis à ma place. C’est ici. C’est ça. C’est moi. »

L’écriture a été ma boussole, mon refuge, ma lumière depuis tant d’années.
Hier, elle est devenue aussi ma voie.
Pas juste un outil, pas seulement une passion. Une mission de vie.

Et même si je n’ai pas encore tous les outils pour guider les autres, même si je ne suis qu’au début du chemin, je ressens déjà la puissance du lien, de la présence, de l’écoute.
Et je suis prête.
Prête à apprendre, à transmettre, à semer à mon tour.

Merci, la vie, pour ce cadeau.


Aujourd’hui, dimanche soir, deuxième et dernière journée de formation

Parfois, la vie nous invite sans faire de bruit.
Elle place un mot sur une page, une main sur une épaule, un regard dans le miroir…
Et tout change.

Ce week-end, j’ai vécu une expérience transformatrice, une révélation douce et puissante. Deux jours de formation à l’écriture thérapeutique, deux jours hors du temps, hors du doute. Deux jours à écrire nos douleurs, nos espoirs, à déposer ce qui pèse, ce qui vibre, ce qui cherche encore à se dire.

Et ce que j’ai trouvé là…
Ce que nous avons créé là…
C’est une alchimie de cœurs, une danse de mots et d’âmes.

Ce groupe, c’était plus qu’un groupe.
C’était un cercle. Un cercle vivant. Un cercle de guérison.

Des connexions immédiates, intimes, profondes.
Des histoires partagées comme des éclats de vérité, des reflets de soi dans les parcours des autres.
Des miroirs tendres qui ne jugent pas.
Des regards qui comprennent.
Des silences pleins.
Des larmes qui soignent.
Des mots qui rassemblent.

La magie était là. Vraiment. Pas une magie de spectacle.
Une magie terrestre, enracinée, lumineuse.
Le lieu lui-même vibrait différemment, comme si les murs et les arbres s’étaient mis d’accord pour nous protéger, pour que l’on puisse se dire, se déposer, se révéler.

J’ai été accueillie comme jamais.
Et j’ai accueilli, moi aussi. Avec tout ce que je suis.
J’ai vu la beauté dans chaque blessure.
J’ai vu l’amour dans chaque faille.
J’ai vu la lumière dans chaque voix tremblante.

Et ce que j’ai compris…
Ce que j’ai ressenti dans chaque cellule de mon corps, c’est que je suis à ma place. Je suis exactement là où je dois être. Au moment juste. Entourée des bonnes personnes. Sur le bon chemin.

Je ne cherche plus ma voie. Je la marche.

Mon appel a été entendu. Mon énergie, reçue. Mon engagement, reconnu.
Même mon offre d’emploi décalée a touché quelqu’un.
Les astres sont alignés.
L’univers me répond. Et moi, je réponds présente.
Je n’ai plus peur.
Je n’ai plus à prouver.
Je suis là. Je suis en vie.
Et je suis prête à offrir, à transmettre, à accompagner.

Je rentre boostée comme jamais.
Ma confiance en moi vient de franchir un palier.
Ma mission se précise : écrire, soigner, relier, avec des mots vrais, avec des mots doux, avec des mots puissants.

Et toi qui me lis, toi aussi tu portes des graines de lumière en toi.
Tu as peut-être peur, des doutes, des douleurs anciennes.
Mais crois-moi : tout peut changer.
Une rencontre. Une heure. Un mot. Un regard. Un silence.
Et c’est toute une vie qui s’ouvre.

À vous, mes formateurs, mes compagnons et compagnes de route,
à vous tous qui passez par ici, je vous envoie une brassée d’amour, d’énergie, de courage.
Recevez ces mots comme un sortilège de soins. Qu’ils s’enracinent en vous. Qu’ils vous fassent du bien. Qu’ils vous rappellent que vous aussi, vous avez votre place dans ce monde. Et que vos mots, même les plus discrets, peuvent tout changer.

À bientôt pour la suite du voyage,

Cécile
Un merci tout particulier à l’Asbl Racont’Art, à Béa et à Joël, mais aussi à Edwige et Patrick, à Sabine, à Noémie, à Elodie sans oublier Sanji (il saura se reconnaître)

PS : pour l’image de couverture, il faut lire le texte de haut en bas, d’abord. Puis, de bas en haut. C’est cadeau ;-)

Jeu d’écriture : cadavre exquis

Pourquoi y a-t-il un renne dans la cheminée qui lit un livre sur un pingouin ?

Ce matin-là, Elisabeth faisait une randonnée en forêt avec sa famille. Les feuilles craquaient sous leurs pas, le ciel était grand et bleu, et les oiseaux chantaient, mais Elisabeth, elle, traînait les pieds.

Ses nouvelles chaussures de marche — super chères, super techniques — étaient déjà trop petites. À force de grandir comme un haricot magique, elle avait des cloques partout.

Alors, quand elle aperçut, bien avant les autres, une cabane perchée en haut des arbres, elle se redressa d’un bond et lança :

— Là-haut ! Une cabane !

Sans attendre, elle grimpa à l’échelle grinçante. Arrivée au sommet, elle poussa la trappe et entra.

Première chose qu’elle fit : enlever ses affreuses chaussures.
Deuxième chose : explorer la cabane, curieuse comme une fouine.
Troisième chose : hurler à pleins poumons en courant vers la sortie.

Parce qu’au fond, dans la cheminée de cette étrange cabane… un renne lisait tranquillement un livre sur un pingouin.

Un renne, dans une cheminée, en train de lire.

Et pas n’importe quel livre : “Le guide du pingouin philosophe — Comment glisser dans la vie sans tomber trop fort”.

Elisabeth, affolée, oublia complètement un détail :
La cabane était haut perchée.
Et il fallait descendre par l’échelle.
Ce qu’elle n’avait pas du tout prévu de faire dans l’urgence.

Heureusement…

Une patte puissante la rattrapa par les chevilles, juste au moment où elle allait s’élancer dans le vide.

— Et de quatre ! soupira le renne, tenant Elisabeth à bout de bras comme une chaussette mouillée.

Un pingouin — oui, un pingouin — leva les yeux de son carnet de sudoku.

— Tu devrais vraiment mettre un panneau, dit-il. Genre “Attention : Renne lecteur dans la cheminée”.

— Ou un tapis gonflable en bas, grogna le renne. C’est toujours pareil : ils hurlent, ils courent, ils oublient qu’ils sont en haut.

— Tu es un peu responsable, mon vieux. Qui lit dans une cheminée ? Et en plus des livres sur moi ?

— Laisse-moi tranquille, j’aime le style un peu polaire ou polar. Dis, tu crois qu’elle va encore crier ?

Le pingouin regarda Elisabeth, suspendue tête en bas.

— Pas si tu la remets sur ses pattes tout de suite. Elle devient rouge comme une tomate.

Le renne la reposa doucement sur le plancher de la cabane. Elisabeth reprit son souffle, les yeux ronds comme des cookies.

Puis, sans vraiment savoir pourquoi, elle se mit à fredonner… une drôle de chanson :

Dans sa cabane, un grand renne,
Lisait sur un pingouin zen.
Quand une enfant, sans réfléchir,
Voulut s’enfuir sans atterrir.

Mais le renne, doux et costaud,
L’a rattrapée comme un héros.
Et le pingouin a murmuré :
“Ici, on lit. On ne se quitte jamais apeuré !

Et dans un coin, ses chaussures toutes serrées la regardaient, vexées de ne plus être au centre de l’histoire.

Minos parle, écoutez-le !

« MAMAN, J’AI EU UN ACCROCHAGE… MAIS J’AI DÛ SAUVER L’HONNEUR ! »
(Confessions d’un matou un peu couillon, mais pas trouillard.)


Salut les humains,
Moi c’est Minos. Six ans de sagesse féline, de siestes au soleil, et d’amour inconditionnel pour ma maman humaine — celle qui m’appelle tendrement « gros bébé » quand je me roule en boule contre elle, et qui prétend que je suis « moitié chien » (calomnie ! Bon… je rapporte les bâtons, je viens quand on m’appelle, et je joue à la balle, mais quand même…).

Je vis dans une chouette tribu : trois autres chats partagent la maison. Mais faut être honnête, c’est moi le pilier. Le coeur tendre, certes, mais le seul qui ose sortir quand un type louche s’approche de NOTRE jardin. Un vrai gardien moustachu.

Hier, justement, un de ces importuns a osé franchir la limite sacrée : le voisin, un mâle entier, genre testostérone sur pattes, poil lustré, et odeur musquée — beurk. Il se balade comme si tout lui appartenait. Moi, pacifique mais digne, j’ai essayé de rester courtois. Mais bon, entre chats, parfois, les pattes parlent.

On a échangé deux-trois mots (« Dégage ! » / « Même pas en rêve, tarlouze castré ! »), et BIM, il m’a mis une claque… en traître. Juste sur le museau. Ma belle truffe ! Aïe. J’ai reculé dignement, parce que je sais que maman n’aime pas les bagarres. Et surtout… je ne me bats jamais devant elle. Elle croit que je suis une crème, et j’aime bien qu’elle pense ça.

Mais voilà : ce zigoto, lui, n’est pas castré. Et ça se voit. Arrogant, bagarreur, toujours à marquer son territoire à tous les coins de haie. Il fait tourner la tête aux minettes du quartier, se bat tous les deux jours, et risque à chaque instant blessures, maladies… et de contribuer à la misère féline.

Moi ? J’ai été castré tout petit. Et tu sais quoi ? Je ne m’en porte que mieux. Je vis plus longtemps, plus tranquille, sans stress, sans bagarres inutiles (enfin… sauf quand vraiment faut remettre les pendules à l’heure). Et surtout, je ne participe pas à la surpopulation des chats errants.

Alors regardez bien cette photo de moi, museau un peu égratigné, regard toujours digne : c’est le visage d’un guerrier pacifique. D’un chat de canapé qui a tenté de préserver la paix. Et qui, malgré une petite baffe, reste convaincu que le monde irait mieux avec un peu moins de testostérone et un peu plus de stérilisation.

Minos gardien moustachu

Pensez-y : castrer ou stériliser votre chat, c’est un acte d’amour. Pour lui, pour les autres, et pour tous ceux qui n’ont pas encore trouvé leur maman humaine.

Signé :
Minos, dit « le Gros Bébé », gardien du foyer et pacifiste à moustaches.

Mon « gros bébé »

Ce que les livres savent de nous

Plongée dans un instant suspendu : ma soirée de bibliothérapie

Hier soir, j’ai vécu un moment hors du temps. Un de ces instants rares où l’on sent que quelque chose bascule doucement en soi, comme une clé qui tourne dans une serrure longtemps restée bloquée.

C’était un atelier de bibliothérapie. Un cocon de mots et de silences, guidé par Eloïse, une femme lumineuse que j’ai rencontrée en 2018, à ses débuts dans son aventure Le mot qui délivre. Retrouver son énergie bienveillante dans ma bibliothèque de quartier – un lieu familier, rassurant – m’a tout de suite mise à l’aise. Nous étions neuf. Neuf femmes, réunies pour prendre ce temps qu’on s’accorde trop peu souvent. Un moment pour soi… et en miroir, pour les autres aussi. La plupart d’entre nous avaient entre 35 et 60 ans – l’âge peut-être où l’on commence à sentir l’urgence douce de se reconnecter à soi-même.

Pour briser la glace, Eloïse nous a proposé un exercice aussi simple que magique. Elle nous a lu le sommaire d’un livre, où chaque chapitre portait un seul mot. Et elle nous a invitées à l’interrompre lorsque l’un de ces mots ferait écho, résonnerait quelque chose en nous.

Le tout premier mot a résonné comme un tambour dans mon cœur : goéland. Une évidence. J’aime les oiseaux, et ce matin-là, j’avais justement écrit un texte dans lequel volaient goélands et mouettes (mon prochain recueil : « Un oiseau peut en cacher un autre » revisité et amélioré). Comme un signe, une passerelle invisible entre deux moments de ma journée. Et me voilà propulsée, première à me présenter, à raconter ce lien, ce clin d’œil du destin. Je n’étais pas intimidée. Là, entourée de bienveillance, dans un lieu que je connaissais, je me suis sentie à ma place. Presque comme un poisson dans l’eau.

Puis Eloïse nous a invitées à fermer les yeux pour un voyage intérieur. Une méditation guidée, délicatement déposée dans nos esprits. Un extrait du même livre lu de sa douce voix. Nous avons cherché l’oxygène, traversé une clairière, respiré profondément, et puis aperçu un bâtiment. À sa fenêtre, une silhouette. Elle nous attendait. Elle avait un message.

Ce moment a été une révélation. J’ai d’abord vu un goéland perché là-haut. Puis, l’image s’est transformée : ma mère est apparue. Elle m’a parlé. J’ai écrit ses mots presque malgré moi, comme en écriture automatique. Et peu à peu, j’ai compris. Grâce à Eloïse, grâce à la bibliothérapie, ce n’était pas vraiment ma maman que je voyais, mais … moi ! Son image était un miroir. Un reflet. Une part de moi-même, enfouie, qui me parlait depuis cette fenêtre symbolique. J’ai réécrit le message en « je », et j’ai senti une force nouvelle m’envahir. Comme une vérité intime qu’on se rappelle enfin. J’en ai eu des frissons.

Je me pardonne de ne pas avoir été là pour moi avant, mais maintenant je suis là, et je suis fière de moi !

Le reste de l’atelier a continué à tisser ces fils invisibles entre introspection, lecture, écoute et écriture. Deux heures de douceur et d’éveil. Deux heures essentielles sur le chemin de la rencontre avec soi-même. Car pour pouvoir tendre la main aux autres, il faut d’abord savoir se la tendre à soi-même. En confiance. En sérénité.

Enfin, pour clore cet instant magique, j’ai tiré une carte de l’Oracle « L’âme de la Terre-Mère » : Dans les bras de Gaïa !
Pour résumer : « (…) La vie t’offre une pause dans les bras de Gaïa. (…) Véritable maman, elle prend soin de toi, amortit tes pas et tous les chocs de la vie, t’accueille dans son enveloppe maternelle et te nourrit. Elle offre le terreau à tous tes projets et tous tes possibles. Elle est ton refuge, (…) Tu as bien travaillé, il est temps de t’arrêter, (…) et te recharger. Tu es invitée à lâcher les rôles. (…) « 

Il n’y a pas que des coïncidences, il y a des signes ! Gaïa, maman, une pause, un terreau pour mes projets, une invitation à lâcher les rôles.

Cette soirée, un cadeau. Un souffle nouveau. Une voix intérieure, claire et douce, qui me murmure : avance, tu es exactement là où tu dois être.


Et comme je veux pouvoir retrouver cet instant porteur, ce moment lumineux et transformateur, je vous partage une technique pour retrouver ces deux heures. Pouvoir revivre cet atelier extraordinaire et tout ce qu’il m’a apporté et appris, cette façon de retourner en arrière est accessible et à la porte de tous, enfants compris. Alors n’hésitez pas à adapter les mots par les vôtres, pour vous projeter en arrière, revivre et respirer à nouveau cet instant clé.

Je vais parler en JE et je vous invite à lire à voix haute ces quelques phrases pour qu’elles soient plus puissantes, ancrées dans votre présent.

Rituel de reconnexion à l’instant lumineux

1. Je m’installe dans un endroit calme.
Je m’assieds confortablement. Je ferme les yeux. Je laisse le silence s’installer doucement.

2. Je respire.
J’inspire profondément par le nez.
J’expire lentement par la bouche, légèrement ouverte.
Je répète cela 3 fois, en relâchant à chaque souffle un peu plus de tension.

3. Je visualise le lieu.
Je m’imagine à nouveau dans la bibliothèque. Je ressens l’atmosphère : les voix douces, les livres autour, la présence d’Eloïse, les autres femmes, le cercle de confiance.
Je visualise la lumière du soir, l’odeur des livres, la texture de la chaise, tout ce qui me revient. Même la chaleur de la pièce. Je n’ai pas besoin de tout voir : je laisse les images venir comme elles veulent.

4. Je revois mon goéland.
Je le vois, perché, libre, messager. Je me reconnecte à ce symbole.
Je lui demande mentalement de revenir m’accompagner quand j’en ai besoin. Il est une part de moi.

5. Le message miroir.
Je me souviens du message que j’ai reçu, et que j’ai transformé en « je ». Je le murmure doucement à voix haute, ou dans ma tête.
Je laisse ces mots me traverser à nouveau.

6. Le geste-ancrage.
Je choisis un geste simple qui deviendra mon ancrage :
Par exemple, poser ma main sur mon cœur, ou toucher doucement mon poignet, ou joindre pouce et index. (Depuis hier, j’ai remis un bracelet en cuivre à mon poignet gauche, je choisi donc de toucher ce bracelet, de le « décoller » de ma peau. Ce geste est le geste qui va me permettre de m’ancrer dans cet instant.)
À chaque fois que je referai ce geste, mon corps et mon esprit se rappelleront ce moment.

7. Je reviens doucement.
Quand je me sens prête, je respire profondément, et je rouvre les yeux. Je suis ici, mais cette lumière est toujours en moi.


Faire ce rituel en 2 ou 3 minutes, ou y plonger plus longuement. Et si un jour j’ai moins de temps, un simple geste + une phrase-clé comme : « Je me souviens, je suis là, tout est en moi » peut suffire à rallumer la flamme.

Portrait chinois : si j’étais …, je serais…

Si j’étais un animal

Si j’étais un animal, je serais un oiseau,
Pour voler bien haut.
Je n’aurais plus peur de rien,
Pas même de me tromper de chemin.
Je planerais grâce aux courants ascendants
Et je voyagerais librement, totalement.

Si j’étais un oiseau, je serais un pétrel,
Celui qui défie la tempête, le sel,
Qui frôle les vagues sans jamais sombrer,
Invisible dans la brume, sauvage, léger.

Si j’étais une aile, je serais l’aile gauche,
Celle qui tient bon quand le doute me fauche,
Qui connaît le vent mieux que la terre,
Et parle aux nuages sans jamais se taire.

Si j’étais un souffle, je serais l’ascension,
Ce frisson d’air qui soulève sans raison,
Qui murmure « encore » quand tout semble fini,
Qui transforme la chute en poésie.

Si j’étais une plume, je serais la plus fine,
Celle qu’on ne sent pas mais qui dessine
Le ciel comme une page infinie,
Et qui garde en silence les secrets de la vie.

Si j’étais un cri, je serais un silence,
Celui qui précède la danse,
Quand le cœur bat fort, juste avant l’envol,
Quand l’inconnu devient mon rôle.

Si j’étais un rêve, je serais l’instant
Où je me découvre dans le vent,
Ni bête ni humain, ni fuite ni retour —
Je serais l’oiseau. Enfin. Pour toujours.


Si j’étais une saison

Si j’étais une saison, je serais le printemps,
Pour me réveiller avec les oiseaux et leurs chants.
J’ouvrirais mes pétales,
Et embrasserais le soleil et son âme.
Je pousserais, je grandirais,
Je ne cesserais jamais de me planter.

Si j’étais un arbre au printemps, je serais un cerisier,
Offrant mes fleurs comme des baisers légers.
J’habillerais l’air de promesses en pluie,
Et chaque branche dirait : « Regarde, la vie ! »

Si j’étais une couleur du printemps, je serais le vert d’eau,
Celui qui danse sur les jeunes roseaux.
Un vert timide, presque transparent,
Mais si vrai qu’il fait battre le sang.

Si j’étais une fleur de printemps, je serais une primevère,
La première à oser, la messagère.
Je sortirais du froid, fragile et fière,
Et dirais au monde : « Voici la lumière. »

Si j’étais un vent de printemps, je serais une caresse,
Pleine d’élan, sans aucune paresse.
J’entrerais par les fenêtres entrouvertes,
Et soufflerais : « Réveille-toi, sois alerte. »

Si j’étais une pluie de printemps, je serais fine et douce,
Juste ce qu’il faut pour nourrir la mousse.
Je ferais briller les feuilles de joie,
Et chaque goutte dirait : « Je suis là pour toi. »

Si j’étais un matin de printemps, je serais rosée,
Déposée sur l’herbe, à peine osée.
Je serais silence et clarté mêlés,
Un secret que le soleil viendrait révéler.

Et si j’étais moi, enracinée dans ce temps,
Je serais le printemps, pleinement.
Je serais graine, sève, bourgeon, chant,
Et l’oiseau nouveau… à chaque instant.


Si j’étais un objet

À moi toutes les histoires imaginées,
Tous les secrets confiés,
Tous les projets élaborés.
Un cahier ou un carnet
Qui me plaît, qui me plaît —
À spirale, à ruban, à dos relié,
À petits points ou grands carreaux serrés.

Je serais un carnet de bord,
Pour suivre les vents, noter les accords,
Coller des souvenirs, griffonner des idées,
Et garder trace de ce qui m’a traversée.

Je serais un carnet de voyage,
Avec du sable entre les pages,
Des noms de villes en lettres penchées,
Des couchers de soleil scotchés.

Je serais un carnet de listes infinies,
De rêves à faire, de choses à dire, à remplir d’harmonie.
De livres à lire, d’étoiles à cueillir,
Et de mots à ne jamais laisser partir.

Je serais un journal de nuit,
Où l’on écrit quand tout s’enfuit,
Quand le silence est plus vrai que le bruit
Et que la main devient abri.

Je serais un carnet d’élan,
Celui qu’on ouvre quand on sent
Qu’il faut écrire pour respirer,
Pour se retrouver, pour exister.

Et si j’étais vraiment moi,
Je serais tous ces carnets à la fois —
Blancs ou pleins, raturés, crayonnés,
Trésors discrets de mes pensées.
Toujours là, jamais pareils,
Comme autant de bouts de ciel.

Ethan l’escargot – jeu de l’alphabet avec la lettre E

Ethan, Emilie et Esther

Ethan est un petit escargot un peu étrange.
Ce qu’il aime par-dessus tout ? Écrire.
Des histoires d’eiders explorateurs, d’espadons géants, de châteaux en Espagne, et même de combats d’escrime entre étoiles !

Mais aujourd’hui, en sortant de l’école, Ethan a mal à l’estomac.
Il a voulu lire son texte devant la classe… et il s’est étranglé.
Une émotion énorme est montée, ses mots se sont enfouis, et il s’est enfui.

— C’est une erreur… Je ne devrais pas écrire, soupire-t-il. Je suis trop nul.

Sur le chemin, il rencontre son amie Émilie, une jeune éléphante pleine d’énergie.

Ethan ? Tu es tout emmitouflé dans ta coquille… Qu’est-ce qu’il se passe ?

— J’ai voulu écrire un texte… mais j’ai fait des fautes, et tout le monde a rigolé. Maintenant, j’ai juste envie de m’enfuir et d’errer loin, loin, loin…

Émilie l’écoute avec attention, puis sourit.

— Tu sais, moi aussi j’ai eu peur une fois, quand j’ai voulu écrire une lettre pour élire la meilleure écrivaine de la forêt. J’ai tellement eu peur de faire une erreur que je l’ai jamais envoyée !

— Et tu l’as envoyée après ?

— Non. Mais j’ai rencontré Esther. C’est une vieille éléphante sage, une vraie écrivaine. Elle m’a dit une chose que je n’oublierai jamais :

« L’écriture, c’est comme monter un escalier : parfois on glisse sur une marche ou un ergot, mais chaque pas compte. »

Émilie entraîne Ethan chez Esther.
Esther est installée dans son fauteuil, avec une écharpe orange et un carnet sur les genoux.

— Oh, Ethan ! J’ai entendu parler de toi. On dit que tu écris exprès pour faire rêver les autres. C’est vrai ?

Ethan rougit.

— J’essaye… mais j’ai peur. J’ai mal à l’estomac quand je me trompe. J’ai envie d’écrire, mais je me sens étouffé par mes fautes.

Esther ferme les yeux un instant, puis dit doucement :

Écoute ton envie. Elle est là pour une raison. Les fautes ? Ce sont des flocons de poussière. On les chasse plus tard, avec un balai magique… ou un dictionnaire.
Mais l’expression, l’émotion, ce que tu ressens : ça, c’est précieux.

Elle tend à Ethan un carnet vide.

— Tiens. Tu vas écrire là-dedans. Tu feras autant de fautes que tu veux. Tu écriras encore, et encore. Et tu verras : un jour, tu aideras d’autres escargots à croire en leurs envies.

Ethan serre le carnet contre lui.

— Merci Esther. Je crois que je vais écrire… une histoire avec un escargot et une éléphante. Et peut-être un espadon !

Et tous trois rient à gorge déployée, jusqu’à s’éreinter de bonheur.


Petite graine pour l’enfant qui lit :

Et toi, quelle est ton envie ?
Et si… tu écrivais un petit bout d’histoire, toi aussi ?
N’aie pas peur des erreurs. Elles font partie du chemin.

Des moineaux sous mon toit : ça piaille

Ça y est, les piafs sont nés,
Depuis des jours, j’les entends piailler.
Une armée de becs qui réclame sans fin,
Du lever du jour jusqu’au prochain matin.

Ils sont nourris à la chaîne,
Par les deux parents, sans peine.
Mais j’vois surtout le papa moineau,
Voler, tourner, ramener du miam miam au nid là-haut.

Et ce nid ? Ah, parlons-en, quelle trouvaille !
Sous la corniche, au ras du toit, c’est la pagaille.
Un amas de mousse, de branches, de vieux bouts de fil,
Un squat aérien, un chantier bien trop fragile.

Pendant ce temps, mon palace reste vide,
Un nichoir 5 étoiles, tout propre, tout solide.
Trois appartements, à l’abri du vent,
Avec terrasse et vue plein sud, franchement !

Je l’ai acheté 45 boules, sans rire,
Pensant accueillir une joyeuse clique à nourrir.
J’avais tout prévu, même l’ancien spot respecté,
Juste à côté, là où l’ancienne chaudière était installée.

Mais voilà, la chaudière a claquée,
Et les moineaux… ont déménagé.
Pas un regard pour mon immeuble solide en bois,
Pas un bec curieux… j’vous jure, quel effroi !

J’ai vu des mésanges bleues, c’est vrai, passer,
Mais plus de bruit, plus rien… tout a déserté.
Pendant que les moineaux hurlent à tue-tête,
Sous mon toit, ça s’entête !

Quel affront ! Quel camouflet !
Ils préfèrent leur trou miteux, aucun respect,
À mon palace cosy, chauffé et ventilé…
Franchement, y’a de quoi enrager.

J’aurais dû leur faire un taudis crasseux,
Avec deux clous rouillés, un vieux rideau crasseux.
Là, peut-être, ils se seraient dit « chouette ! »,
Mais moi, j’ai fait trop bien — c’est bête.

Moineaux, bande de rustres, sans goût ni flair,
Vous rejetez l’hôtel pour un coin de misère ?
Mais allez… volez, vivez, faites votre vie,
Vos cris me réveillent — et pourtant, j’souris.

C’est pas chez moi que vous logez, c’est vrai,
Mais c’est chez moi que vous chantez… et ça me plaît.

Bon… j’vous regarde quand même, avec un brin d’émoi,
Courir nourrir vos petits — sous MON toit.

Papa Moineau domestique

Maman Moineau domestique

Voici le magnifique appartement ***** 3 chambres snobé par « mes » moineaux.

Travail superbement réalisé par Le local à plumes (FB)