Il y a des lieux qui semblent faits pour accueillir nos silences.
Depuis quelque temps, le mien s’appelle mon bureau. Une pièce à part, un refuge, un entre-deux où la lumière peine à entrer, mais où mes pensées, elles, s’éclairent peu à peu.
Peut-être parce qu’ici, à l’abri du monde et sous le regard bienveillant de mes chats, je peux enfin écouter ce qui remonte de loin : les souvenirs, les élans d’autrefois, les envies de demain.
Ce texte est né là, dans cet entrelacs de passé et de présent, entre nostalgie et envie de recommencer à écrire.
Mon bureau, mon antre
Depuis un peu plus d’un mois, j’ai mon propre bureau. Une vraie pièce, entière, rien que pour moi.
Elle est presque comme je le veux, encore quelques détails à fignoler, peut-être un petit coup de pinceau si j’ai le courage, mais déjà, j’en suis très contente.
La pièce n’est pas très lumineuse, car c’est une cave aménagée. Avant nous, les précédents locataires, quelqu’un y dormait. Elle est un peu froide et humide, en contrebas du jardin.
J’ai une belle vue, un peu cachée par la terrasse qui prolonge la maison et assombrit le ciel. En contrebas, les buissons et les arbres remplissent la pente, comme une petite jungle.
Mais j’aime cet endroit. Il est calme, à l’écart du monde, un peu coupé du reste de la maison. Et surtout, j’y ai toujours un, deux ou trois chats pour me tenir compagnie.
J’ai même aménagé pour eux plusieurs coins pour dormir… au point qu’on pourrait se demander si c’est vraiment mon bureau ou le leur ! (rires)
Une nostalgie qui remonte du sous-sol
Depuis plusieurs semaines, je me sens nostalgique, peut-être mélancolique.
Je traverse une période émotionnelle un peu difficile, la faute à des souvenirs oubliés qui ont refait surface, comme des bulles venues du fond d’un verre de champagne. Ils m’ont déstabilisée, fragilisée.
Et voilà qu’aujourd’hui, en ce dimanche gris et pluvieux, au milieu de mon rangement, je tombe sur une farde bleue, fine, en plastique.
Sur la languette, une inscription :
“U.E.E. 2010-2011.”
L’Université Européenne d’Écriture.
Une session de plusieurs mois (un an ? je ne sais plus) sur l’écriture pour enfants, chaque samedi.
Souvenirs d’université… pas tout à fait comme les autres
De cette période, je garde peu de souvenirs précis. Je me rappelle pourtant la candidature, le CV à envoyer : tout le monde ne pouvait pas y entrer.
Moi qui n’ai pas terminé mes humanités, le mot université me faisait un peu peur.
J’aimais beaucoup le groupe, mais certains cours ou professeurs n’étaient pas du niveau que j’avais espéré.
Peut-être est-ce pour ça que cette période reste floue dans ma mémoire.
Mais, comme toujours, chaque expérience laisse une trace.
C’est là-bas, pourtant, que “Neige de Feu” est né.
Depuis sa mise en lecture libre sur Atramenta (juin 2012), ce texte est mon deuxième plus lu, avec 915 lectures et plus de 600 téléchargements !
Il vient juste après La coccinelle qui cherchait l’automne, publiée en novembre 2011, qui culmine à 1 235 lectures. (une comptine que j’ai volontairement écrit pour être imprimée au format kamishibaï, avec mes propres photos, et qui est passé en première position !)
C’est aussi le premier texte que j’ai soumis à la critique d’une IA (avril 2025).
J’en ai même parlé sur mon blog :
👉 Neige de Feu – Une histoire fantastique
Le feu de l’imaginaire… et la lenteur du présent
Ces derniers temps, j’ai besoin de revisiter mes anciens écrits, pour retrouver ce plaisir-là : celui de l’imaginaire, de la création spontanée, de l’élan.
Parce qu’aujourd’hui, ce feu s’est un peu éteint.
J’ai toujours mille idées à la seconde, mes idées “pop-corn”, comme je les appelle. Elles surgissent dans tous les sens : sur ma vie, mon travail, mes projets, ma maison, mes loisirs… Mais quand elles sont trop nombreuses, je me perds à les trier, à leur donner une priorité. Alors je stagne. Et cet état de lenteur, je le déteste.
Je suis impatiente et hyperactive, je le sais, j’essaie de me soigner… mais c’est difficile. Et dans ce contexte dépressif, imaginez l’intérieur de ma tête : un volcan en ébullition. Je m’en veux d’aller si lentement, de ne pas trouver l’élan, de renoncer à peine une idée née.
Retour à l’UEE : écrire en musique
Bref, je digresse, comme souvent.
Je suis partie d’un souvenir pour en raconter un autre, puis pour tenter de revenir au présent. Alors, si vous avez du mal à me suivre, soyez les bienvenus dans ma petite tête : j’ai moi-même du mal à me suivre par moments…
Mais revenons à l’Université Européenne d’Écriture. C’est là que j’ai découvert l’écriture en musique. Quelle expérience ! Entendre une même mélodie et, à partir d’elle, voir naître tant d’univers différents selon chacun.
C’est aussi là que j’ai commencé à écrire sur le thème de la peur, avec ma première nouvelle : Derrière la porte.
J’ai retrouvé deux versions imprimées que je vais relire… et je vous les partagerai bientôt. (si je n’oublie pas, si j’en ai encore envie…)
Les suites inattendues
Après l’UEE, je suis restée un temps en contact avec Laurence, une participante.
Elle avait créé des ateliers d’écriture mêlés à la cuisine.
Lors d’un de ses ateliers, j’ai écrit un texte érotique, mon premier et mon seul ! intitulé Melon et Cerise.
Vous pouvez aussi le lire sur Atramenta.
Et aujourd’hui…
Voilà, c’était un moment “souvenir”, un peu décousu.
Un moment de partage d’histoires, d’allers-retours entre passé et présent, entre lumière et brouillard.
Je crois que mon bureau de cave, avec sa pénombre et ses chats endormis, est le lieu parfait pour ce genre d’exploration.
Peut-être qu’en retrouvant ces traces, une farde bleue, une vieille université, quelques textes oubliés, je retrouve aussi des morceaux de moi.
À bientôt, pour de nouvelles aventures dans les limbes et labyrinthes de mes souvenirs.
J’ai volontairement laissé l’image de présentation générée par l’IA, car, pour une fois, elle a représenté quatre chats dans leur entièreté ! J’ai pourtant décrit avec détails mon bureau, mais finalement, l’image n’est pas mal, en dehors des incohérences (amusez-vous à les trouver)
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Chère Cécile,
Conter est un art de premier degré dans lequel le conteur se présente à la fois comme acteur et héros. Son intelligence le pousse à créer le sujet dans la thématique de l’espace et du temps. Il n’est pas facile de structurer un conte à notre époque, où tout est possible grâce aux moyens de communication et d’échange.
Cela diversifie les anciens contes par rapport à ceux de notre temps. L’imaginaire se situe à mi-chemin. Qu’est-ce que cela représentera pour les générations futures ?
La science-fiction fonctionne sur la présence du corps comme un individu étrange. Mais la vérité, c’est qu’il faut revenir à la créativité d’esprit, basée sur la force de la lumière, qui est un élément majeur pour personnifier les objets.
La lumière est une source infinie, inépuisable et rééclairante. C’est là que la personne créatrice (le conteur) peut donner davantage de force et de mystère aux pensées.
L’être dans l’autre monde vit sans corps ni poids, mais il continue à exister. Comment peut-on imaginer notre être à l’absence de ce qui ne possède pas actuellement de forme physique ? Si, par l’esprit, l’âme sans corps, là où l’on vit et se développe dans une lumière infinie, il n’y a ni mal ni mauvais obstacles. Le conte et le conteur deviendraient alors de véritables anges pour les autres êtres…
Pensez-vous à trouver le miracle derrière notre corps, envers l’être, l’esprit, et l’âme voyageurs sans bagages ?
Mais le bagage se construit en chemin, dans la lumière…
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Bien suivi tes élucubrations dans ton antre, dans ton bureau, témoin de tes humeurs… de ta nostalgie
Il va falloir que j’aille lire ton seul et unique texte érotique…
Comme toi l’intérieur de ma tête est un volcan en ébullition…
Chouette ton image IA avec tes 4 chats
Tu m’excuseras je n’ai pas encore trouvé le temps par message privé de répondre plus longuement pour retrouver mon ciel bleu… Sans doute après-demain. J’ai écouté les 2 vidéos des bonshommes en allumettes.
Bisous chère Cécile et bon lundi
Caresses à tes félinous
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