Livre ❤️
Delphine De Vigan : No et moi.
Page 137.
Lecture du soir, trop tard.
» (…) Assise à côté d’elle je découpe des morts dans les journaux pour les coller sur mon cahier, (…) »
Une lettre change tout le sens de la phrase. Une lettre, une seule, et l’histoire entière change.
Lancée dans ce délire, à la nuit tombée, je fabule une suite à ma sauce.
Des morts dans les journaux. Découper des morts. Des cadavres. Tout froid. Tout rigide. Ou pas. J’en sais rien en fait. De la rigidité cadavérique. Je sais juste qu’elle arrive vite après le décès, mais c’est pas instantané, immédiat. Y a un délai. Et puis après, elle est plus là. Partie.
Découper des morts, ça doit quand même pas être facile. C’est comme de la viande. Un gros morceau de viande. Et moi, j’suis végétarienne. Heureusement, ces morts, ils sont dans les journaux. En toutes lettres. Parfois, déjà encadré, un cercueil de papier, sans épaisseur, sans vie, froid. Le papier est froid. Le journal est froid. La mort est froide. Les mots morts sont froids.
C’est l’hiver. Alors, pour me réchauffer, je vais brûler le cahier des morts. Le papier sera chaud. Brûlant. Fiévreux. Comme les morts avant de mourir.
Il faut bien sûr lire « … je découpe des mots dans les journaux… »
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Du délire morbide !
A cauchemarder
Bizzz
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Brr! pas très réjouissant ça plutôt effrayant, je ferai des cauchemars!
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