Tell us about your first day at something — school, work, as a parent, etc.
Difficile de choisir le sujet de mon premier jour de…
Ma fille ayant fêté ses 18 ans cet automne, je m’oriente donc vers le premier jour où je suis devenue maman.
Sa naissance a été attendue, comme pour beaucoup de bébés, je l’espère. Même pour moi, femme qui ai porté dans mon ventre ce petit être durant quarante semaines, ce n’est que le jour où bébé a pointé le bout de son nez que je suis réellement devenue maman. Un autre « titre », une fonction qui n’en avait pour moi que le nom. Sentir ma fille bouger dans mon ventre, recevoir un piqûre dans le dos pour soulager les douleurs de l’enfantement, l’allaiter, me réveiller la nuit pour la nourrir et la changer, tout ça était peut-être naturel pour moi, même si c’était mon premier enfant, mais ce n’est pas pour autant que je me suis sentie « maman ». Je me sentais responsable de cet enfant, mon enfant, notre enfant. La faire grandir, la nourrir, la soigner, l’écouter, l’aider à s’endormir, la distraire, jouer avec elle, lui raconter des histoires, la laver, l’embrasser, la porter, sécher ses larmes, remuer ciel et terre pour retrouver son doudou, etc. tout ça s’est fait spontanément, normalement, l’instinct maternel était là, bien présent, un cadeau de la Vie pour moi.
La première fois qu’elle a dit « maman » ou plutôt « mama », là ce mot devenait plus concret. C’est elle qui m’a appelée ainsi, parce que c’est l’évolution naturelle des choses. Quand ce mot a pris naissance dans sa bouche et a commencé à vivre, là, je suis maman, sa maman.
Je suis maman. Enfin. Mais ce n’est qu’un son, deux syllabes. Un titre encore une fois.
Cela peut paraître étrange, Je ne suis pas devenue maman pour la première fois, du jour au lendemain. Je ne suis pas devenue maman parce que j’ai donné naissance à un enfant. Moi, maman, je me suis construite grâce à mes enfants. J’ai grandi maman avec eux. J’ai changé et je me suis sentie évoluée avec eux, tout au long des années qui passent.
Je serai maman peut-être encore bien longtemps. Ce sont mes enfants qui décideront si je serai encore leur maman ou une copine ou juste une adulte parmi d’autres, peut-être un peu différente parce que c’est moi qui était à leurs côtés depuis leur naissance.
C’est, il y a quelques années, un mot de ma fille, qui m’a ouvert les yeux. C’était un jour de « fête des mères ». Une occasion, une fête devenue obligatoire et qui a perdu un peu de son sens magique au fil des années à cause du rythme et des conditions de la vie moderne actuelle. Elle était déjà « grande ». J’avais le secret espoir qu’elle pense à moi d’une manière particulière, spontanément. La petite école était derrière elle et son institutrice n’était plus là pour lui rappeler qu’il fallait souhaiter une bonne fête à sa maman et plus tard, à son papa. Son papa le lui a donc rappelé discrètement. Et j’ai eu droit à un petit dessin vite fait avec les mots suivants :
Rien n’est jamais perdu tant que maman n’a pas cherché. Bonne fête maman.
Ces quelques mots m’ont arraché une petite larme d’émotion. Son petit frère, de deux ans son cadet, avait fait pareil, sauf que lui il avait écrit :
Merci d’être ma maman.
Aujourd’hui, à 16 et 18 ans, je suis devenue leur taxi pour les conduire à gauche et à droite. Leur cuisinière qui leur prépare à manger. Leur infirmière qui soigne les bobos et les maladies. On m’appelle encore pour chercher quelque chose, pour trouver quelque chose. Ils n’ont plus réellement besoin de moi, je ne suis plus indispensable à leur vie. Fini les câlins spontanés, les confidences, les heures de discussions sur un sujet commun, fini les balades dans la nature, main dans la main à nous émerveiller de la vie sauvage.
Je partage encore quelques rares loisirs en commun, comme avec ma fille, les visites au refuge. Je profite de ces instants, car arrivera bientôt le jour où elle s’y rendra toute seule…
Je suis maman grâce à mes enfants. Moi, maman, je change aussi. Je me sens maman pour la première fois, plusieurs fois : maman jeune, maman découverte, maman joyeuse, maman joueuse, maman soigneuse, maman lectrice, maman nourricière et moyenne cuisinière, maman rigolote, maman fofolle, maman taxi,…
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C’est beau de se sentir Maman
Et tu l’as joliment exprimé
Bises Cécile et bonne journée
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