Mon Nano d’avril 2022, première relecture !

Souvenez-vous, c’était en avril. Premier épisode d’extinction de voix qui allait durer 17 jours… et sur un coup de tête, sur une question ouverte d’une amie autrice sur Facebook : « Je fais le Nano en avril, qui me suit ?« , j’ai répondu : « moi« , à 4 ou 5 jours avant le début du challenge !

Et débordante d’énergie, malgré ma voix éteinte, je me suis lancée à corps-de-mots et à cri-d’imagination dans ce challenge qui me booste toujours les premiers jours, mais qui finit par m’épuiser dès la moitié du mois entamé.

Durant ces trois derniers mois, je n’ai pas rouvert une seule fois mon texte. Il s’est reposé, a dormi comme un bienheureux, insouciant de son avenir. Il sait qu’il a une chance sur deux pour qu’il soit oublié. Une chance sur deux pour qu’il puisse se faire oublier. Il est né, a déchaîné ma passion pendant près de trente jours; il a vécu plein d’aventures, a vu des personnages naître, mourir, changer. Il m’a fait douter, hésiter à plus d’une reprise. Mais il m’a tenu tête jusqu’au bout. Jusqu’à ce qu’il n’ai plus faim de la fin que j’avais imaginé pour lui.

Aujourd’hui, il tremble devant mes yeux acérés, devant mon regard impitoyable.

La relecture d’un texte que j’ai écrit, s’apparente à de la torture pour moi. Car j’étais une autre quand j’ai écrit. Quand je relis par la suite, si je vois trop de fautes, trop de passages bizarres, trop d’incohérences, d’oublis, d’erreurs, de choses impossibles, de phrases mal construites, bancales, tordues, je jette l’éponge.

C’est ainsi que trois roman dorment encore quelque part. Ils ont eu une relecture chacun. Ni plus ni moins.

Celui-ci sera-t-il le quatrième laissé pour compte ?

Je vous mets le tout début. Je l’aime bien, quoique j’ai déjà repéré quelques corrections à y apporter.


Début du Nano 04/2022

Nina, la tête en bas, les jambes accrochées à la branche la plus basse du plus grand arbre du parc, s’amusait à voir le monde à l’envers.

Huit ans, aussi grande qu’une enfant de dix ou onze ans, Nina avait les cheveux aussi longs que Raiponce et aussi roux qu’un écureuil de chez nous ! Les contes, les animaux, le japonais, Nina, elle, adorait tout ça. Petite fille curieuse, elle dévorait tout ce qui l’entourait, des histoires du soir que sa maman lui racontait aux langues étrangères qui l’intriguait plus que tout. Cent trente centimètres de hauteur, cent trente d’intelligence pour trente kilos de vivacité et de bonheur. Pas très grosse non, elle dépensait tout ce qu’elle mangeait en courant dans la forêt, en grimpant dans les arbres, en bondissant tel un caprin sur chaque joie que lui réservait la vie.

Nina était née pour comprendre, pour parler et pour interagir avec les animaux. Domestique, de ferme ou sauvage, aucune différence. C’est peut-être pour cela qu’elle avait une prédisposition pour les langues étrangères. Moi, quand mon chat miaule, surtout à quatre heures du matin pour réclamer à manger, je fais semblant de le comprendre et je lui réponds en faisant les gros yeux « trop tôt, c’est pas l’heure ». Mais la petite fille, elle, elle le comprend vraiment. Cette petite fille, ma petite fille. Ma Nina. Elle le comprend, mais ce n’est pas pour autant qu’elle va se réveiller pour lui donner à manger ! Faut pas rêver quand même, on est en 2022, pas dans un conte d’un temps passé.

Née pour comprendre, pour parler et pour interagir avec les animaux, mais qu’est-ce qui me pousse à vous dire ça, à vous révéler cet incroyable fait ? Une prédiction ? Un pressentiment ? Non ! Des faits, rien que des faits. Tout a commencé très peu de temps avant sa naissance, alors qu’elle n’était encore qu’un fœtus de sept mois dans mon ventre. Un après-midi d’été, alors qu’il faisait chaud, très chaud et sec, notre chat tournait autour de mes jambes en miaulant comme pas possible. Il se frottait à mes chevilles, il slalomait entre mes pieds. Dangereusement, il a failli me faire tomber à plusieurs reprises, mais on aurait dit qu’il savait très bien où il mettait les pattes et quand il devait s’écarter d’un centimètre ou deux pour pas que je lui marche dessus et le bouscule. Dans mon ventre rebondi, Nina – elle avait déjà son prénom depuis quatre mois, comme une évidence – remuait tout autant. Coups de pieds, coups de poings, à gauche, à droite, elle gesticulait comme un singe. Sans vraiment comprendre ce qu’il passait dedans et dehors, je me suis assise puis couchée dans le fauteuil du salon. A peine m’étais-je installée confortablement, une main sur mon ventre que le chat a sauté sur … moi ! Il a grimpé sur mes jambes, sans glisser, sans griffer, puis a continué sa progression, a passé le mont Bébé délicatement et s’est roulé en boule juste sous mes seins qui avaient déjà grossis en préparation de la naissance prochaine. Et là, un miracle. Nina s’est arrêtée de donner tout plein de coups, elle s’est subitement calmée, puis je l’ai sentie se retourner dans mon bidou, comme si elle était aidée par le poids du chat au-dessus d’elle, sur elle. Elle a fait une glissade et déjà, acrobate, s’est mise la tête en bas, les petits petons en haut, les jambes repliées. Et ainsi, tous les trois, nous nous sommes endormis ensemble, comme des bienheureux.

Premier exemple, premier souvenir que j’aime raconter à Nina, qui ne s’en souvient pas, mais qui adore entendre, écouter, cette histoire, son histoire. Leur histoire au chat et à elle. J’ai plein d’autres anecdotes de ce genre-là à partager avec vous. Chaque chose en son temps.

Aujourd’hui, Nina n’a plus son papa. Je n’ai plus mon amoureux. Il est parti là où les arbres rencontrent les étoiles. Il est mort l’année passée d’une embolie pulmonaire massive. On n’a rien compris. Il était jeune, sportif, ne fumait pas. Il était en bonne santé. Rapide. Soudain. Brutal. Et nous, Nina et moi, on est là. Seules. Ensemble. Unies dans la douleur et en même temps nous vivons elle et moi sur deux planètes différentes.

Mon fils, mon grand fils, notre grand garçon est revenu de l’autre bout du monde (Australie) pour nous aider, Nina et moi. Vingt ans, à la tête d’une société de recherches informatiques dont je n’y comprends rien, Liam ressemble à son père. Cela me fait si plaisir de le revoir, et en même temps, ça me bouleverse, j’ai l’impression de voir mon défunt compagnon quand on s’est rencontrés. Liam n’est pas très bavard, plutôt secret et … bizarre. C’est le charme des garçons de la famille. Une association de mystères qui m’a séduit chez son papa et qui m’a fait rire chez notre fils dans sa croissance.

Liam est venu vivre chez nous le temps que je sorte la tête hors de l’eau, m’a-t-il confié. Il aime utiliser des expressions imagées. Moi aussi. Il travaille à distance. Il fait du télétravail à des milliers de kilomètres. Aucune fille, aucun garçon n’a conquis son cœur. Liam vit pour lui, dans sa bulle, dans son monde. Et pour sa maman. Petit, nous avions une relation très fusionnelle lui et moi. A partir de l’adolescence, une fissure, une fracture s’est formée. Comme d’habitude, je n’ai pas compris, je n’ai rien vu venir. Sans dispute ni rien de ce genre, il a commencé à s’éloigner petit à petit. S’éloigner de moi, de son père, de la vie qu’on lui avait construite. Il avait une idée précise de ce qu’il voulait faire, mais ne parvenait pas à partager sa vision, ses idées. Il avançait de lui-même, tout seul. Il ne demandait aucune aide, n’avait plus besoin de personne pour continuer.

Entre Liam et Nina, ça n’a jamais été l’entente. Sans se détester franchement, car il n’y a aucune raison, ils n’ont strictement rien en commun, ils ne se sont jamais embrassés, ni souhaité un joyeux anniversaire. La différence d’âge est là aussi. Pas fait exprès. Mais on n’a rien calculé. Chacun est venu au moment où il voulait. C’est ainsi la vie. Faite de surprises et de rebondissements.

A suivre…


La base est inspirée de faits réels, d’anecdotes vivantes, vécues, de souvenirs, de rêves, de craintes et d’espoir. Je rassure ma famille et belle-famille, mon amoureux est bien vivant (rires).

Pour rappel, je m’étais fixé plusieurs contraintes pour ce défi d’écriture : introduire des titres de livres, un certains nombre de mots à atteindre à la fin du mois d’avril et une habitude d’écrire quotidiennement. Si le quota des mots a été atteint, je n’ai introduit que 25 des 30 titres et je n’ai pas écrit tous les jours, loin de là.

Vous allez reconnaître sans doute, peut-être, certains titres de livres ou des allusions à leurs contenus ;-)

Pour cette première partie, vous avez lu un millier de mots, sur le double que j’avais écrit ce premier jour d’avril.

Votre avis ?

Stop ou encore ?

:-)


Pour le fun, pour jouer, pour s’amuser :

  1. avez-vous pu reconnaître, retrouver des titres de livre ?
  2. quel est le nom de l’oiseau sur la photo de l’article (visible depuis l’accueil, pas dans le texte) ?
  3. qu’est-ce qu’un caprin ?
  4. qui est Nina ?
  5. quel lien unit le garçon qui vient d’Australie à Nina ?

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Auteur : ecrimagine

La lecture, l'écriture, la photographie et l'observation de la nature, sont pour moi de bonnes sources d'apaisement, de relaxation, d'imagination, d'évasion, de partage, de découverte,...

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