La mélodie enchantée du vieil arbre souriant
Il était une fois une forêt. Elle avait tout ce qu’il y avait de plus normal pour une forêt : beaucoup d’arbres aux multiples essences différentes, deux ou trois chemins pour les promeneurs, mais aussi pour les cavaliers et beaucoup d’animaux y venaient pour s’y reposer, se poser, jouer, se nourrir ou y trouver refuge. On ne comptait plus les oiseaux de toutes sortes, mais on se régalait de les voir, de les entendre et pour certains de les photographier.
D’autres habitants avaient aussi la primeur des amoureux de la nature : écureuils, renards, cerfs et même les insectes voyaient leur portrait s’afficher sur les écrans des appareils photo.
Un jour, lors d’un petit matin brumeux mais ensoleillé, on entendit une musique voyager entre les branches des arbres, passer sous des buissons, tourner autour des oiseaux. Ce jour-là, le 4 novembre, il faisait très froid au réveil. Les animaux avaient connu une gelée nocturne, la première de la saison. Et c’est aux alentours des 8h30 qu’on pu entendre les premières notes flotter dans cette forêt. Les oiseaux, les bons chanteurs, s’étaient tus. On ne sait s’ils écoutaient la mélodie pour l’enregistrer et pour, plus tard, la chanter. Vu la fraîcheur matinale, tous s’activaient, bougeaient, grimpaient, pour ne pas laisser le froid engourdir leurs fines pattes et ailes fragiles.
Sur un chemin tracé par les nombreux promeneurs, se trouvait-là un petit bonhomme, pas plus haut que sept pommes. Cet enfant, un garçon, avait l’étrange mais non moins extraordinaire faculté de faire chanter… les arbres ! Oui, les arbres. Pas les animaux, pas les oiseaux, ni les chiens ou les chats domestiques, non, les arbres. Ces gigantesques végétaux qui n’avaient ni bouche, ni oreille ! Comment s’y prenait-il ? Nul ne le sait. Mais c’est bien lui que je vis ce matin-là, chuchoter à l’écorce d’un vieil arbre souriant. Et l’arbre, par son tronc rugueux et noueux, lui répondait en sifflant. Il faisait tellement froid que je pouvais voir par où sortaient les mélodies : par des milliers et microscopiques trous de l’écorce. Aéré de la sorte, l’arbre chantait littéralement par tous les pores de son tronc. C’était très agréable à entendre. J’en était tellement absorbée et envoutée par le son que j’en oubliai d’immortaliser cette scène.

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Une belle mélodie d’arbres qui chantent.
Biz
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