L’épouvantail, le tournesol et la mésange

Voici mon petit texte d’après ma liste de ce mot choisis hier. Le thème des fantômes n’est pas trop respecté. Mais il y a une gentille et adorable créature à la fin :-) Si l’inspiration revient, j’écrirai un autre texte d’après cette même liste de mots en essayant de mieux coller à l’ambiance que j’ai suggéré.

C’est l’histoire d’une petite graine qui avait un grand projet : faire de sa vie, une aventure extraordinaire.

Fleur, Tournesol, Plantes, Jaune

Arrière-petite-fille d’un tournesol géant, la petite graine avait comme marraine une mésange et comme parrain le vent du sud. Elle aimait se planter dans un sol gorgé de soleil, germer dans une terre remplie de rire et de musique et pousser près d’un épouvantail. Les épouvantails étaient ses amis. Mais cette amitié n’était pas toujours réciproque, car si la petite graine devenue grande adorait attirer abeilles, bourdons et oiseaux, le job de l’épouvantail était justement tout l’inverse : repousser toutes ces bestioles, surtout les plus grandes, ailées.

Au vu de son rang et de sa destinée de tournesol géant, la petite graine aimait embêter son « ami ». Poussant lentement mais sûrement tout contre lui, lui faisant de l’ombre, anéantissant à zéro tous ses efforts, le pauvre épouvantail ne savait plus vers quel vent se tourner. D’un côté, il aimait bien cette « petiote », elle devenait de plus en plus jolie avec ses pétales de différentes nuances de jaunes. Avec elle, ses rêves prenaient des teintes de citron, de blé, d’ambre, de champagne, de maïs, de poussin, de bouton d’or, de safran, d’impérial, de chamois et même de miel, de banane ou de canari. Quand le parrain de la petiote, le vent du sud, venait lui rendre visite, il s’efforçait de bouger le plus possible, c’était un peu sa façon à lui de l’accueillir.

Dessin Animé, Bande Dessinée

Mais voilà, depuis la fin du mois, son amie n’était plus. Après avoir germé, poussé, grandi et atteint la taille respectable de trois mètre trente-trois, après lui avoir donné mille rêves colorés, après lui avoir fait fondre son cœur de paille, l’épouvantail s’était réveillé un jour avec des pétales jaune olive, tout mous, tout flasques sur son chapeau brun chocolat. L’ensemble ne se mariait pas.

Une mésange, la marraine de la petite graine-qui-n’est-plus, passa un jour par là. C’était une marraine spéciale, une fée comme on en fait plus. Habillée de bleu, de jaune et de violet, le petit oiseau fit plusieurs allers-retours entre le cœur du tournesol et les poches de l’épouvantail. La fée marraine, à chaque fois qu’elle déposait un petit bout de son amie dans l’une de ses poches, se grattait la tête avec une patte. Chaque graine ainsi déposée était enveloppée d’une poudre magique, tantôt jaune, tantôt bleue, tantôt violette. La graine sentait la mésange. La mésange sentait l’épouvantail. L’épouvantail sentait la graine-de-mésange.

Après plus de treize trajets du petit passereau, les poches de l’épouvantail étaient gonflées d’une amitié nouvelle à renaître. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, l’épouvantail se senti pousser des ailes ! Et comme si cela n’était pas suffisant, sa figure de paille se transforma elle aussi pour devenir un cercle alvéolé de brun : un nouveau cœur de tournesol, un cœur géant !

La fée-marraine-mésange ne savait jamais par avance en quoi allait se transformer ses graines-filleules. Elles avaient toutes des rêves différents. Cette amitié entre un tournesol et un épouvantail n’était pas nouveau, mais de mémoire de mésange, c’était la première à être aussi forte et étrange. C’est donc avec émerveillement et joie non dissimulée qu’elle découvrit la créature prendre forme devant elle :

Un épouvantail avec une tête de cœur de tournesol, des ailes bleues, jaunes et violette de mésange (elle ! elle !) et un corps jaune safran.

Quand la créature ouvrit la bouche pour exprimer sa joie, il chanta comme un canari la plus belle des mélodies du bonheur. Son régime alimentaire était encore une énigme, car il aimait aussi bien les maïs que le blé ou le miel ! Il appréciait aussi la pluie, mais pas n’importe laquelle : celle qui faisait tomber des zestes de citrons. Enfin, quand il battit des ailes pour s’envoler et flirter avec les nuages, il vit que ses plumes étaient gorgées de poussière d’or !

La fée-marraine-mésange était fière. Aucune autre créature ne lui ressemblait et elle était sûre qu’elle allait gagner au concours d’Halloween, du monstre le plus joli, tendre et affectueux.

Le tout à présent était de lui trouver un petit nom…


Les images proviennent du site Pixabay. J’ai juste rajouté un filtre rouge sur la mésange bleue pour lui donner une coloration violette sur ses ailes.


Inspiration pour les différentes teintes de jaune et l’épouvantail

Romans lus :

  • Les maîtres de la lumière, de Jacques Anquetil
  • Le château de Hurle, de Diana Wynne

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Auteur : ecrimagine

La lecture, l'écriture, la photographie et l'observation de la nature, sont pour moi de bonnes sources d'apaisement, de relaxation, d'imagination, d'évasion, de partage, de découverte,...

2 réflexions sur « L’épouvantail, le tournesol et la mésange »

  1. Coucou un très beau conte que d’imagination! Tu n’arrête jamais c’est super, bonne soirée gros bisous

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