Détournement de conte : Hans-mon-hérisson (2)

(début, partie 1, voir ici)

Hermione-ma-Hérissonne, petit à petit, se mettait en retrait. Un peu à cause du dégoût qu’elle provoquait bien malgré elle, un peu parce qu’elle le voulait. En effet Hermione-ma-Hérissonne vouait un grand amour à ses parents, et ils avaient beau lui dire qu’elle était adorable, aimée et attendue elle voyait bien qu’ils étaient malheureux parce qu’elle n’était pas jolie, qu’elle ne sentait pas très bon et qu’elle avait un appétit plutôt glouton.

Alors, ayant beaucoup réfléchit à sa condition d’enfant mi-hérissonne, mi-fillette elle dit à son père :

— Père, je crois qu’il est temps pour moi de voler de mes propres ailes. Pourrais-tu ferrer ma poule pour que je puisse partir sans tarder ? Je te promets d’être bien sage et je ne te causer aucune honte.

Le paysan ne montra pas sa joie à cette nouvelle. Au fond de lui, il aimait sa petite, mais elle était si bizarre, davantage bête qu’humaine, qu’il ne pouvait la considérer autrement qu’un animal de compagnie. Sans plus attendre, il attrapa la poule de sa fille et lui confectionna de solides fers, pas trop lourds mais très résistants.

— Sois prudente, mon enfant et… et bon vent !

Hermione-ma-Hérissonne s’en fut non sans emporter avec elle ses quelques chèvres et son ânesse qu’elle aimait tant et qu’elle voulait garder non loin d’ici. Elle parti en chevauchant sa poule, elle dans les airs, ses biquettes et son ânesse sur terre, ensemble elles s’en allèrent dans la même direction, celle du vent du sud.

Quelques instants plus tard, Hermione-ma-Hérissonne se posa avec sa poule dans un arbre, tandis que ses amies les bêtes arrivèrent également au milieu de la forêt et s’arrêtèrent pile sous l’arbre où l’enfant avait élu domicile.

Le voyage à dos de poule avait été reposant. Midi sonna bientôt et l’enfant chuchota à l’oreille de sa poule pour qu’elle lui donnât un œuf de belle taille afin qu’elle puisse se préparer à manger et calmer ainsi les grondements de son estomac affamé.

Ainsi passa les premiers jours : Hermione-ma-Hérissonne perchée dans son arbre, se préparait à cuisiner des plats de son imagination, mariant tantôt l’œuf au lait de chèvre, préparant tantôt un œuf mollet accompagné de son lit de limaces croustillant . Les ingrédients ne manquaient jamais dans la forêt : les oiseaux ramenaient quelques mies de pain, par-ci, par-là, les renards rapportaient des morceaux de fromage et les écureuils lui offraient volontiers des petits grains de sucre brun. Ce qu’elle préférait était le pain perdu, son pain perdu au parfum de noisettes et tartiné de bave d’escargot ! Elle n’hésitait jamais à partager ses repas avec ses nouveaux amis qui restaient à terre ou qui l’accompagnaient dans les airs, perchés dans l’arbre, le temps d’un repas partagé.

(à suivre)


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Auteur : ecrimagine

La lecture, l'écriture, la photographie et l'observation de la nature, sont pour moi de bonnes sources d'apaisement, de relaxation, d'imagination, d'évasion, de partage, de découverte,...

Une réflexion sur « Détournement de conte : Hans-mon-hérisson (2) »

  1. Un début de voyage d’Hermione-ma-Hérissonne prometteur… du pain perdu au parfum de noisettes et tartiné de bave d’escargot !!! Délicieux certainement !!!
    Bises Cécile

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