Voici deux courts textes écrits à l’occasion de mon atelier d’écriture.
1) donnez vie, faite découvrir l’histoire de l’objet que vous avez pioché au hasard dans la boîte à idées. –> un bic
Voici un bic qui …
– STOP ! Je t’arrête tout de suite. On dit Monsieur le Bic s’il te plaît.
Bon, reprenons. Voici Monsieur le Bic qui est là, couché devant moi et qui me demande d’écrire son histoire.
De mémoire, je ne me souviens même plus quand est-ce que ce Monsieur et moi-même avons fait connaissance. Pourtant, un si petit bic n’est pas courant, en tous les cas pour moi, chez moi…
Si vous me permettez, je vais d’abord vous le décrire.
Il mesure environ huit centimètres. Il est en métal argenté mais quelques dorures, d’éclat un peu terne à certains endroits, habillent son corps. Le capuchon est tout aussi grand que le corps et il n’écrit plus malgré la réserve d’encre qu’il a encore en lui. Cela doit donc faire bien longtemps qu’on ne l’a plus utilisé.
– Trop longtemps en effet. Hélas…, gémit doucement Monsieur le Bic.
Et en fait, je vais vous confesser quelque chose : ce bic ne m’inspire pas autre chose. Son histoire sera brève car j’y mets ici même son point final.
– Saleté de +! L#
Ah ! Ben voilà sans doute, certainement, la raison pour laquelle on ne l’utilise plus : trop grossier. Vulgaire même !
2) écrire un texte avec une liste de mots choisi à partir du lieu dans lequel nous sommes : un restaurant. Y introduire un intrus donné par une autre participante.
J’ai choisi le mot VERRE et ma liste était :
Boisson, alcool, rêve, fragile, vaisselle, rondelle de citron, casse, tasse, fond.
Et mon mot intrus était LUNDI
Ceci est une conversation entre plusieurs verres, d’âges, de formes, de castes différents. Le premier qui parle, c’est mon « héros » :
– J’vous jure les gars, demain, j’me casse d’ici !
– Ouais, ouais, c’est ça. Cause toujours le vieux. T’avais déjà dit ça hier, avant-hier et même la semaine dernière… On t’croit plus mon gars.
– Nan, on te croit plus. Va t’laver, t’auras sans doute les idées plus claires après le passage dans l’évier ha ha ha…
– Si, si, hips, j’vous jure. Je m’casse de cte resto. Y’en a marre à la fin. Toujours la même rondelle de citron qu’on m’fourre dans le gosier. Toujours le même alcool que j’ingurgite hips. Mais j’ai des rêves moi. Oui, des rêves !
– Ah ouais ? Et lesquels on peut savoir Monsieur le Verre ?
– Je rêve de voyages, d’alcools exotiques qui me piquent les parois – et pas ce jus de chaussettes qui commence sérieusement à hips, à m’écœurer. Je rêve d’un autre monde, là où les verres ne sont pas fragiles, où ils ne se cassent pas, où…
– Et ça, ça s’appelle un gobelet, imbéverre ! ha ha ha
– Jaloux ! T’es jaloux, c’est tout ! hips Demain, lundi, j’me casse.
Demain arrive…
Personne n’a entendu le moindre bruit cette nuit. Et pourtant…
– Eh ! Les gars ! Venez vite ! L’Verre, il s’est cassé !
– C’est pââ vrai ? Il l’a fait ? Vraiment fait ?
– Siiii, il est plus là, j’vous dis.
– Il est fort. Oui très fort. J’laurais pas cru !
… Personne ne remarque les débris de verre qui jonchent le sol.
Pauvre Monsieur Verre… rêve brisé !
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